Le Petit Nouvel An, qui tombe environ une semaine avant le Nouvel An lunaire, est également connu comme la Fête du Dieu de la Cuisine, la divinité qui supervise le caractère moral de chaque ménage. Dans l'une des traditions les plus distinctives de la Fête du Printemps, une image en papier du Dieu de la Cuisine est br?lée le jour du Petit Nouvel An, envoyant l'esprit du dieu au ciel pour rendre compte de la conduite de la famille au cours de l'année passée.
Le Dieu de la Cuisine est alors accueilli de nouveau en collant une nouvelle image de papier le représentant à c?té du fourneau. C'est ainsi que le Dieu de la Cuisine supervisera et protégera le ménage pour une autre année. L'association étroite du Dieu de la Cuisine avec le Nouvel An lunaire a fait que le Festival du Dieu de la Cuisine est appelé Petit Nouvel An. Bien que très peu de familles fassent encore des offrandes au Dieu de la Cuisine ce jour-là, de nombreuses activités traditionnelles de la période des congés sont toujours très populaires.
L'étude de la religion populaire chinoise montre que le Dieu de la Cuisine ne semble pas être apparu avant l'invention du fourneau de cuisine en briques. Le fourneau fut un développement assez tardif dans l'histoire de la civilisation humaine. Des écrits anciens indiquent que le Dieu du Feu, la première forme du Dieu de la Cuisine, était adoré bien avant que le fourneau f?t inventé.
Zhu Rong, ancien Dieu de l'incendie de la Chine était une divinité populaire appréciée et avait de nombreux temples construits en son honneur. Les foyers bordés de pierre, une forme précoce du fourneau de briques, sont encore couramment utilisée chez les minorités ethniques de Chine. Les habitants de ces régions font des offrandes au Dieu du Foyer. Le Dieu du Foyer est apparu entre le Dieu de la Cuisine et le Dieu du Feu dans l'histoire des divinités populaires chinoises. Le Dieu de la Cuisine est apparu peu de temps après l'invention du fourneau en briques. On croyait alors qu'à l'origine le Dieu de la Cuisine résidait dans le fourneau, et que plus tard il a pris forme humaine.
La légende raconte que pendant la Dynastie des Han postérieurs, un pauvre fermier nommé Yin Zifang préparait un jour son petit déjeuner peu de temps avant le Nouvel An lunaire, lorsque le Dieu de la Cuisine lui apparut. Bien que Yin Zifang n'ait alors qu'un mouton jaune, il le sacrifia au dieu. Yin Zifang devint bient?t riche, et pour montrer sa gratitude, il commen?a à sacrifier une chèvre jaune au Dieu de la Cuisine chaque hiver le jour de la visitation divine, plut?t que pendant l'été comme cela était de coutume. C'est l'origine du Festival du Dieu de la Cuisine, ou Petit Nouvel An.
Il existe de nombreuses coutumes associées à la vénération du Dieu de la Cuisine et à la détermination de la date de la Fête du Dieu de la Cuisine, ou Petit Nouvel An. La date de cette fête a parfois été attribuée en fonction du lieu, avec les gens du Nord de la Chine qui la célèbrent le vingt-troisième jour du douzième mois lunaire, et les gens du Sud de la Chine qui la fêtent le vingt-quatrième jour. La date du Petit Nouvel An a également été traditionnellement déterminée en fonction de la profession. Traditionnellement, les fonctionnaires féodaux faisaient leurs offrandes au Dieu de la Cuisine le vingt-troisième jour, les gens ordinaires le vingt-quatrième et les pêcheurs du bord de mer le vingt-cinquième. La personne qui officiait pour les rites sacrificiels était généralement l'homme chef de famille.
La veille du Petit Nouvel An, l'image du Dieu de la Cuisine qui a supervisé le ménage pendant l'année écoulée est descendue de sa position près du fourneau. Alors que l'image est séchée pour être br?lée, des offrandes et du bois de chauffage sont préparés. Le bois de chauffage peut comprendre des paquets de brindilles de pin, de cyprès, de houx, et de grenadier. Une nouvelle image du Dieu de la Cuisine est achetée, et des figurines représentant des chevaux et des chiens sont tressées avec des tiges de sorgho. Les offrandes comprennent de la tête de porc, du poisson, de la pate de haricot sucrée, des melons, des fruits, des raviolis bouillis, du sucre d'orge, et bonbons du Guandong, une gourmandise collante faite de millet gluant et de blé germé. La plupart des offrandes sont des bonbons de toutes sortes. On pense qu'ils permettront de sceller la bouche du Dieu de la Cuisine et de l'encourager à dire seulement des bonnes choses au sujet de la famille quand il monte au ciel pour faire son rapport. Le Dieu de la Cuisine sera invité à s'asseoir dans une chaise à porteurs pour son voyage vers le ciel, ce qui fait que la veille du Petit Nouvel An, les rues et ruelles fourmillent de vendeurs de chaises à porteurs en papier maché et de lingots d'or et d'argent en papier pour le voyage du Dieu de la Cuisine, et qui chantent des chansons en son honneur.
Quand une famille fait des offrandes au Dieu de la Cuisine, c'est dans l'espoir qu'il va demander au ciel de protéger leur famille. Selon un vieil adage, ? Quand les bonnes actions sont présentées au ciel, la sécurité sur la Terre est assurée ?. La nouvelle image du Dieu de la Cuisine n'est pas collée avant la veille du Nouvel An lunaire ou Jour de l'An, lors d'une cérémonie appelée ? Accueil du retour du Dieu de la Cuisine ?. Selon un dicton du Sud de la Chine, ? le vingt-quatrième jour, il monte au ciel ; le jour de la nouvelle année, il revient sur Terre ?.