Dernière mise à jour à 08h24 le 06/09
Le 11e sommet du G20 va permettre d'ouvrir une nouvelle voie à la croissance et une gouvernance économique mondiale plus efficace, ont estimé des experts internationaux.
Le sommet, qui se tient dans la ville chinoise de Hangzhou (est), est placé sous le thème "Vers une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive".
SURMONTER LES DIFFICULTES ECONOMIQUES MONDIALES
Le plus grand défi pour le G20 consiste à surmonter les difficultés économiques que notre planète a rencontrées depuis l'éclatement de la crise financière de 2008, a indiqué José Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, lors d'un entretien avec Xinhua cette semaine.
Pour le professeur Neil Renwick, spécialiste de la sécurité mondiale à l'Université de Coventry au Royaume-Uni, l'une des grandes priorités pour le sommet du G20 est de "recentrer les membres du groupe sur une planification stratégique à moyen et à long terme, plut?t que sur une réponse à la crise".
Le sommet de Hangzhou "consiste essentiellement à établir un consensus, trouver une voie intermédiaire réaliste qui permettra de graisser les rouages des systèmes financier et économique complexes du monde", a-t-il écrit dans un article publié récemment.
"En tant que femme d'affaires, je m'attends à ce que le thème principal du B20 (Business 20) et du G20 soit le besoin d'augmenter la croissance mondiale et par conséquent (de prendre) les actions et les politiques nécessaires pour garantir une croissance plus importante", a déclaré Mary Andringa, co-présidente de la Task force pour le développement des PME du B20, dans une interview accordée au journal chinois Le Quotidien du peuple.
Mme Andringa, également présidente de Vermeer, un fabricant américain d'équipements agricoles et industriels, a exprimé le souhait que les engagements pris par le G20 s'orientent vers une simplification des règles, un environnement commercial plus ouvert et plus transparent, ainsi que la ratification de l'accord de facilitation des échanges afin de faciliter le commerce transfrontalier.
Le G20 devrait également prendre des engagements pour améliorer le cadre des partenariats public-privé (PPP) afin d'encourager l'investissement dans les infrastructures, mettre au point des politiques réfléchies pour l'avenir du commerce électronique couplées à davantage d'investissements dans le haut débit et, enfin, trouver des moyens innovants pour réduire les pénuries de compétences et donner plus d'opportunités aux populations, a observé Mme Andringa.
LE ROLE DE LA CHINE
M. Gurria a félicité la Chine pour avoir placé au coeur de l'ordre du jour de ce sommet le défi de surmonter les difficultés économiques mondiales.
Dans le thème du sommet de Hangzhou, il y a quatre priorités : "la découverte d'une nouvelle voie conduisant à la croissance", "une gouvernance économique mondiale plus efficace", "la promotion du commerce international et des investissements" et "un développement inclusif et interconnecté", a rappelé M. Renwick.
Il a mis l'accent sur une économie mondiale inclusive, estimant que le G20 devrait mettre au point une définition significative du terme "inclusif" et trouver des plans et moyens concrets pour un meilleur avenir du monde.
"C'est sur ce point que la présidence chinoise du G20 de cette année a déjà fait une différence positive", a noté M. Renwick. "Elle a placé le développement durable au centre de la politique et s'est fixé l'objectif de trouver des plans concrets pour la mise en oeuvre des accords mondiaux majeurs", a-t-il ajouté.
"La Chine veut obtenir du G20 qu'il accorde une plus grande attention au développement durable et inclusif en faveur de tous les pans de la population mondiale. Elle a accordé dans le programme (du sommet) une place importante à l'Afrique, souvent négligée par l'Occident", a écrit dans un article Michele Geraci, chef du programme de politique économique chinoise et professeur de finances adjoint à l'Université de Nottingham.
La présidence chinoise du G20 a été couronnée de succès car le pays est très conscient de la nécessité de promouvoir le libre-échange et les investissements à travers le monde, a indiqué Diego Guelar, ambassadeur d'Argentine en Chine.
Dans une tribune parue cette semaine dans le quotidien argentin Clarin, M. Guelar a estimé que la Chine était particulièrement bien placée pour jouer ce r?le car elle était la première destination des investissements étrangers depuis ces vingt dernières années et qu'elle a participé à la construction d'un monde plus connecté et plus ouvert que jamais.
"Le programme de cette année va nourrir les présidences allemande et argentine (du G20 en 2017 et 2018), qui devront consolider la voie que nous devons suivre d'ici 2030, en éliminant la pauvreté extrême et en venant à bout du terrorisme international et du trafic des stupéfiants (comme inscrits à l'Agenda 2030 de l'ONU), a écrit M. Guelar.