En dépit de la complexité de la situation géopolitique du voisinage de la Chine, Beijing poursuivra sa politique étrangère marquée par un esprit de bon voisinage en 2015.
En 2014, les dirigeants chinois ont beaucoup voyagé dans les pays voisins et ce programme chargé a porté ses fruits.
De l'Asie centrale à l'Asie du Sud-Est, de la Corée du Sud à la Mongolie, la Chine, grace à sa diplomatie proactive, a manifesté un engagement croissant dans la région et a renforcé ses liens avec ses voisins, dans l'optique de créer un environnement plus s?r, plus pacifique et plus stable pour le développement commun.
La Chine a de grands espoirs pour l'année 2015 : elle souhaite renforcer ses liens avec ses voisins asiatiques, construire la confiance et désamorcer les craintes et les tensions, ce qui permettra de consolider ensemble la paix et la prospérité dans la région.
La relation entre la Chine et le Japon, deux pays qui sont étroitement liés par l'histoire, s'est toujours distinguée comme l'une des plus délicates, et ce pour des raisons politiques et historiques.
En adoptant à maintes reprises une version révisionniste de l'histoire qui minimise les atrocités que l'armée nipponne a commises durant la Seconde Guerre mondiale, le Japon a aliéné ses voisins, notamment la Chine et la Corée du Sud, et joue avec leurs nerfs. En outre, les manoeuvres agressives de Tokyo sur les ?les Diaoyu ont éprouvé ses relations avec la Chine, qui sont actuellement au point mort.
En 2014, il y a eu à la fois des signes prometteurs et des revers frustrants dans les relations entre la Chine et le Japon. Il y a bien eu quelques espoirs d'éclaircie en novembre dernier lors d'un sommet historique à Beijing, quand les deux parties sont parvenues à un consensus en quatre points et ont réaffirmé leur volonté de faire progresser les liens.
Etant donné les enjeux politiques et économiques, le Japon, et notamment le Premier ministre Shinzo Abe qui vient d'obtenir un nouveau mandat, devrait concrétiser ses promesses et coopérer avec la Chine pour une Asie plus pacifique.
Bien qu'il reste encore beaucoup d'incertitudes au sujet de l'avenir des relations entre la Chine et le Japon, la relation entre la Chine et la Corée du Sud s'est au contraire engagée sur la voie rapide du développement à la suite de la visite du président chinois Xi Jinping à Séoul en juillet 2014.
Les deux nations, qui avaient toutes deux été ravagées dans la Seconde Guerre mondiale, aspirent toutes deux sincèrement à la paix. Considérées comme des piliers essentiels pour parvenir à la paix et à la prospérité de la région, en particulier en Asie du Nord-Est, la Chine et la Corée du Sud se sont engagées à déployer des efforts conjoints pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Des progrès ont également été accomplis sur le plan économique, les deux pays ayant conclu en novembre 2014 deux ans et demi de négociations sur un accord de libre-échange bilatéral qui devrait entrer en vigueur en 2015.
En Asie du Sud-Est se situent une dizaine de nations petites en superficie mais très diversifiées dont les relations avec la Chine, leur puissant voisin du nord, se sont dans l'ensemble bien développées au cours de la dernière décennie.
Comme l'a dit le Premier ministre chinois Li Keqiang, la Chine et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) amélioreront leur partenariat au cours de la "décennie de diamant" qui s'annonce et qui fait suite à la fructueuse "décennie dorée".
Pour les pays de l'Asie du Sud-Est, l'année 2015 s'annonce prometteuse. La Communauté économique de l'ASEAN envisagée, qui fera avancer un peu plus le bloc dans son processus d'intégration, va bient?t être finalisée.
Pourtant, les conflits territoriaux entre la Chine et certains pays de l'Asie du Sud-Est, qui pourraient et devraient être traités dans un cadre bilatéral, reviennent sporadiquement troubler les relations entre la Chine et l'ASEAN dans son ensemble.
Il est clair que l'ASEAN, le groupe de pays le plus important en Asie du Sud-Est, ne saurait être prise en otage par un seul pays pour servir les propres intérêts de celui-ci et mettre en péril ceux de l'ensemble du bloc.
Il y a eu des signes encourageants dans les relations sino-vietnamiennes après que le président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), Yu Zhengsheng, a visité le pays le mois dernier. Les deux parties ont convenu de régler correctement leurs différends maritimes et d'atténuer leurs tensions par le dialogue.
Quant aux Philippines, qui ont unilatéralement cherché à obtenir un arbitrage international au sujet de leurs conflits territoriaux avec la Chine en mer de Chine méridionale, leur tentative irréfléchie d'internationaliser un différend bilatéral n'a abouti à rien et n'a fait que compliquer davantage la situation tout en nuisant à leurs liens avec la Chine.
En fait, il serait dans l'intérêt de Manille de changer de cap et d'approche quant au règlement de ses différends avec Beijing et de revenir dès que possible à la table des négociations bilatérales avec plus de sincérité, au lieu de sortir la carte du procès international.
Etant donné le poids énorme de la Chine tant sur le plan géographique qu'économique, il est compréhensible que pour certains pays asiatiques, l'ombre du géant chinois en pleine ascension peut susciter des appréhensions. Mais si l'on se penche sur les faits historiques et les réalités du contexte actuel, elles pourraient aisément se dissiper.
Comme le dit le vieux proverbe chinois, un bon voisin a plus de valeur que de l'or. La Chine a prouvé qu'elle pouvait être un voisin précieux.