Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a renié au travers de ses actions les déclarations des précédents cabinets concernant l'histoire, a déclaré mercredi Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse.
"La visite d'Abe au sanctuaire de Yasukuni est un acte politique et diplomatique. Il a récusé l'esprit des déclarations de Kono et de Murayama", a-t-il noté.
La Déclaration de Kono, publiée en 1993 par l'ancien secrétaire en chef du cabinet Yohei Kono, reconna?t que les forces armées et les autorités japonaises ont forcé des femmes asiatiques à servir d'esclaves sexuelles pendant la Seconde Guerre mondiale et s'engage à ne pas répéter les erreurs du passé.
La déclaration de Murayama Danwa, réalisée en 1995 par le Premier ministre japonais de l'époque, Tomiichi Murayama, est considérée comme une excuse plus large pour les crimes de guerre du Japon.
Dans le but de défendre la dernière visite de M. Abe au sanctuaire de Yasukuni, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a déclaré mardi qu'il ne s'agissait d'un événement ni politique, ni diplomatique, et que le cabinet actuel n'avait jamais renié les déclarations de Kono et de Murayama.
Le sanctuaire de Yasukuni est considéré comme un symbole du militarisme japonais et honore la mémoire de 14 criminels de classe A de la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement japonais altère intentionnellement son histoire en retirant les mentions portant sur son agression militaire, néglige le mal causé par les actions d'Abe aux sentiments des peuples des pays victimes et utilise les déclarations de Kono et de Murayama comme bouclier, a souligné M. Hong.
"La partie japonaise affirme une chose tout en faisant l'inverse. Un tel stratagème ne bernera jamais la communauté internationale", a-t-il ajouté.
M. Hong a exhorté le Japon à adopter une attitude sérieuse, à reconna?tre ses erreurs, à changer de direction et à regagner la confiance de ses pays voisins et de la communauté internationale au travers d'actions concrètes.