Dernière mise à jour à 08h56 le 10/05
Une douzaine de chefs d'Etat et de gouvernement et plus de 2.000 délégués de 196 pays sont réunis lundi à Abidjan dans le cadre de la 15e Conférence des parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).
Prévue pour s'achever le 20 mai, la rencontre abordera les multiples crises liées à la dégradation des terres et devrait permettre aux participants de décider des actions futures à mettre en ?uvre pour atténuer l'augmentation des risques de sécheresse.
La COP15, selon une note d'information des Nations Unies, vise à "créer une dynamique politique, relever les défis pour atteindre les engagements mondiaux de 2030 en matière de restauration des terres et définir des actions concrètes qui renforcent la résilience des communautés vulnérables à la sécheresse".
Selon la CNULCD, près de 40% des terres sont déjà dégradées avec des conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance.
La Convention estime qu'aujourd'hui plus de trois milliards de personnes dans le monde sont affectées par le phénomène de dégradation des terres et que 500 millions d'entre elles vivent déjà au sein de zones en cours de désertification.
En Afrique, 319 millions d'hectares sont menacés de désertification et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) indique que le désert se déplace à un rythme annuel de cinq kilomètres dans les zones semi-arides de l'Afrique de l'Ouest.
A en croire la CNULCD, la rencontre d'Abidjan portera une attention particulière à la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, la pérennité de l'utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et la lutte contre l'augmentation des risques de catastrophes telles que la sécheresse, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt.
La COP15 sera marquée par un sommet des chefs d'Etat au cours duquel le président ivoirien, Alassane Ouattara, présentera le programme "Héritage d'Abidjan" axé sur la création d'emplois et la restauration des terres dégradées en C?te d'Ivoire.
M. Ouattara devrait insister sur la mobilisation de 600 millions à un milliard de dollars auprès des bailleurs de fonds pour lutter contre les changements climatiques et restaurer les terres dégradées dans son pays.
Autres moments forts de la rencontre d'Abidjan, le forum des jeunes et le caucus des femmes, avec in fine le lancement d'un nouveau rapport sur les impacts de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse sur les hommes et les femmes.
Le programme de la Conférence comprend également un forum des entreprises vertes visant à mettre l'accent sur les engagements du secteur privé à prendre soin de la Terre, sans compter le lancement d'une campagne mondiale de mobilisation contre la sécheresse et le lancement d'un rapport régional sur les perspectives foncières mondiales.
La COP15 a pour thème "Terres. Vie. Patrimoine : d'un monde précaire vers un avenir prospère".
Créée en 1992 à la faveur du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (Brésil) et entrée en vigueur en 1996, la CNULCD se réunit tous les deux ans depuis 1997.
La COP14 s'est tenue à New Delhi (Inde) en 2019 avec 9.000 participants autour du thème "Investir dans les terres : développer les opportunités".