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Dernière mise à jour à 09h28 le 29/11

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Alors que le Cameroun se prépare à accueillir la CAN, les stades construits par la Chine font revivre le football et les affaires

Xinhua | 29.11.2021 08h38

Pendant son adolescence, Rientes Njie Tanyu développait sa capacité à jongler adroitement avec un football sur un terrain poussiéreux et inégal dans son village natal dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, rêvant de jouer un jour pour Manchester United. Mais le terrain était si mauvais qu'il a failli subir une blessure mortelle quand il a heurté sa jambe contre une pierre en jouant au football.

En 2014, une équipe d'ingénieurs chinois est arrivée dans le pays et a entrepris de construire un stade de classe mondiale dans la région de l'Ouest, à plusieurs centaines de kilomètres de Nkambe, village natal de M. Tanyu. En moins de deux ans, le Stade omnisports de Bafoussam a été achevé.

Impressionné par les infrastructures de football, M. Tanyu a décidé de déménager à Bafoussam, chef-lieu de la région de l'Ouest, pour poursuivre son rêve d'enfance. Actuellement, ce joueur agé de 23 ans, et son compatriote de football, Daniel Kohnguh Tata, sont déjà en entra?nement dans le stade.

"Ce type de stade m'encourage beaucoup et je crois que si nous avions un tel stade dans mon village Nkambe, nous serions allés plus loin aujourd'hui et nous aurions eu de bons joueurs comme Samuel Eto'o et Roger Miller. Mais nous n'avons pas pu le faire en raison de la nature des terrains", a déploré M. Tanyu.

"En tant que bon footballeur, ce type de stade nous encourage vraiment à jouer. Quand tu te trouves dans un tel stade, tu commences à jouer sans que l'on te le demande", a fait savoir M. Tata, agé de 22 ans.

Construit sur une superficie de 20 hectares, le stade est de haut niveau, a souligné Max Kinkeu, coordinateur du stade.

"Quand on regarde la structure architecturale, on est satisfait. Nous sommes donc plus que satisfaits parce qu'au début, nous n'avions même pas un tel stade", a martelé M. Kinkeu, soulignant que le travail réalisé par la China Machinery Engineering Corporation (CMEC) était presque parfait.

"Les techniques de construction, la qualité des semences du terrain de jeu, le drainage et le gradien de surface sont strictement conformes aux normes de la Confédération africaine de football et de la FIFA", a fait valoir Qian Yuan, ingénieur chinois de 34 ans, qui a été embauché par la CMEC avec d'autres ressortissants chinois pour construire le stade.

La CMEC a remis le stade au gouvernement camerounais en 2016. En 2014, l'entreprise chinoise a également terminé la construction du Stade omnisports de Limbé dans la ville c?tière de Limbé de la région du Sud-Ouest du Cameroun.

Du 9 janvier au 6 février l'année prochaine, le pays accueillera la plus grande compétition de football biennale du continent africaine, la Coupe d'Afrique des nations (CAN) , et certains matchs cruciaux devraient se dérouler dans ces stades.

"Les stades omnisports de Limbé et de Bafoussam sont nos tout premiers projets de stade. Avec 20.000 places chacun, les deux infrastructures sont les unes des plus modernes du Cameroun. De la construction à l'opération, elles ont été saluées par le gouvernement et la population et sont devenues des points de repère locaux", a indiqué Wang Lening, directeur du projet de la CMEC.

DES AFFAIRES DEVELOPPANT AUTOUR DES STADES

Alors que les ingénieurs chinois, en collaboration avec les travailleurs locaux, construisaient le stade à Bafoussam, ils n'avaient aucune idée que le stade allait servir plus que le sport. Le stade a en effet apporté un changement de vie pour des communautés et des habitants locaux, comme Justine Messa.

Mme Messa a eu une vie difficile en élevant ses trois enfants sans leur père qui est mort d'une maladie. Quand les autorités camerounaises ont inauguré la construction du stade, elle a décidé d'ouvrir un restaurant, en face du stade, et l'a nommé "Grace Divine".

"A l'époque, le stade était en construction et les gens souffraient de ne pas avoir de quoi manger. J'ai eu l'initiative de créer un restaurant pour pouvoir nourrir les ouvriers et toutes les personnes qui passent par ici", a indiqué à Xinhua la propriétaire du restaurant.

Les bénéfices tirés de la vente de nourriture et de boissons ont ravivé son ambition de faire des affaires. Maintenant, elle espère gagner plus de l'argent pendant la CAN.

Selon le gouverneur de la région de l'Ouest, Augustine Awa Fonka, le stade a un impact très important sur la vie sociopolitique et économique de cette région, ayant généré des opportunités d'emploi pour un bon nombre de Camerounais.

"Aujourd'hui, la région de l'Ouest est une destination touristique", a indiqué M. Fonka à Xinhua dans son bureau à Bafoussam.

TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE

Si le gouvernement camerounais a bénéficié éternellement de la construction du stade, c'est le savoir-faire transféré des ingénieurs chinois à leurs homologues camerounais, a estimé M. Fonka.

"La réalisation de ce projet a été un transfert de technologie, parce que les ingénieurs chinois ont donné la possibilité au gouvernement camerounais, en particulier au ministère des Sports, de mettre à leur disposition dix fonctionnaires camerounais qui ont travaillé avec eux pour pouvoir apprendre le savoir-faire technique du projet et continuer sa gestion quand les Chinois seraient partis", a-t-il précisé.

Pour Wang Hongbo, l'un des ingénieurs de la CMEC, la relation de travail avec les travailleurs locaux était agréable.

"Pendant la mise en ?uvre du projet, nous avons enseigné à nos homologues camerounais certaines techniques, telles que l'utilisation et l'entretien des équipements, l'entretien des pelouses, l'utilisation et l'entretien des phares, et la gestion des salles électriques", a fait remarquer M. Wang.

M. Fonka a raconté que le stade était un témoignage de la relation amicale entre le Cameroun et la Chine. "Quand les ingénieurs chinois entrent dans une région comme la région de l'Ouest, qui est essentiellement agricole, ils sont très humbles et ils font comprendre à la population qu'ils sont ensemble, qu'il n'y a pas de différence de classe comme vous le verrez avec d'autres entreprises ou nations", a souligné le gouverneur.

"Je pense que la relation future entre la Chine et le Cameroun est brillante. Les Chinois vous font comprendre qu'ils sont ouverts, que leur technologie est ouverte, et que leur relation commerciale avec le Cameroun est une relation gagnant-gagnant", a conclu M. Fonka.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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