Dernière mise à jour à 14h25 le 20/08
Arrêté lundi dernier pour outrage à la pudeur, le chroniqueur de radio malien Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath, a été libéré jeudi, a annoncé vendredi son collectif d'avocats au cours d'une conférence de presse.
M. Bathily reste toutefois astreint à des mesures restrictives, a indiqué son avocat Maliki Ibrahim Ma?ga, sans entrer dans les détails afin de ne pas "dévoiler le secret de l'instruction".
Le procès de Ras Bath a été l'origine, mercredi, de manifestations pour sa libération qui ont dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre.
Ces affrontements ont fait un mort et 18 blessés (quatorze civils et quatre policiers), selon un bilan fourni par le ministre malien de la Sécurité, le général Salif Traoré, lors d'un point de presse. Répondant à une question, M. Ma?ga a aussi confirmé l'interpellation de 19 personnes suite aux manifestations.
Selon Abdourhamane Touré, un autre conseiller de l'activiste, le collectif d'avocats n'a pas connaissance de l'implication de chefs religieux ou de responsables politiques dans la libération de M. Bathily.
Le procureur général de la République près la cour d'appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, a indiqué au cours d'une interview accordée à la télévision publique malienne que Mohamed Youssouf Bathily avait été arrêté et mis en garde à vue pour des déclarations qui "offensent la pudeur" et "[portent outrage à] des agents de l'Etat" et "démoralisent les troupes", ce qui sont des délits de droit commun, et non des délits de presse.
Selon le ministre, trois véhicules de police ont été endommagés et un véhicule de la garde malienne, deux véhicules placés sous scellé au tribunal de la commune 4 de Bamako et le bureau du président du tribunal ont été incendiés.
Dans un communiqué publié jeudi par le collectif d'avocats qui le défend, Mohamed Youssouf Bathily a déclaré "[regretter] profondément la tournure malheureuse prise par ces événements".
L'opposition malienne a déclaré dans un communiqué qu'elle était "fortement préoccupée par la dégradation de la situation sociopolitique et sécuritaire d'une part et le déroulement malheureux de [ces] manifestations" et exigé "la levée de la suspension des réseaux sociaux".