L'opposition politique burkinabè a annoncé jeudi une batterie de mesures et dispositions, dont "un grand rassemblement populaire" au stade du 4 ao?t, à Ouagadougou, le 31 mai prochain, pour protester contre un éventuelréférendum en faveur de la modification de l'article 37 de la Constitution, qui permettrait au président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987, de se représenter à l'élection présidentielle de 2015.
"Soucieuse de ne pas laisser un pouvoir à vie s'installer dans notre pays, l'opposition politique invite l'ensemble du peuple burkinabè, à passer à une étape supérieure de la campagne contre la révision de l'article 37 et faire échec au projet de référendum ", a déclaré le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré.
L'opposition entend aussi mettre en place, par l'entremise de collectifs locaux, de Comités contre le référendum (CCR) sur toute l'étendue du territoire et dans la diaspora.
Selon le président de l'UNIR/PS (deuxième force politique de l'opposition), Stanislas Bénéwendé Sankara, la Constitution oblige le président de la république à soumettre à l'appréciation préalable du parlement tout projet de référendum qui aurait pour finalité de modifier la Constitution.
"A cet effet, nous allons lancer la résistance parlementaire avec les députés de l'opposition politique contre tout projet de loi portant sur le référendum", a-t-il martelé.
A cela s'ajoute, "la saisine et l'envoi de missions auprès de la CEDEAO et de l'Union africaine, de l'Union européenne et du Secrétaire général des Nations unies", a souligné M. Diabré, annon?ant aussi le lancement d'une "souscription populaire" pour soutenir financièrement la campagne anti-référendum.
Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, avait déclaré le 10 mai que les "Burkinabè allaient avoir la liberté de faire un choix pour une modification de la Constitution, et que la majorité allait imposer ce choix".
"Le jeu est désormais clair. Le président Compaoré persiste dans son entêtement à vouloir modifier l'article 37 de notre Constitution et s'offrir un pouvoir à vie ", s'est indigné M. Diabré.