Au moins 11 personnes ont été tuées et 52 autres blessées vendredi dans des affrontements à travers l'Egypte entre partisans du président destitué Mohamed Morsi et les forces de sécurité, a indiqué le ministère de la Santé.
"Quatre ont été tués au Caire, deux à Alexandrie, deux à Isma?lia et deux à Fayoum et un à Beni Suef," a affirmé le conseiller média du ministère de la Santé Ahmed Kamel cité par l'agence de presse officielle MENA.
M. Kamel a fait remarquer que sept blessés avaient pu quitter les h?pitaux et que les 45 autres étaient toujours sous traitement.
Des centaines de partisans pro-Morsi se sont rendus sur les principales places du pays suite aux prières du vendredi afin de protester contre les forces armées, la police et le nouveau projet de constitution.
Les protestataires du district de Faysal à Gizeh ont lancé des cocktails Molotov contre un véhicule de police blindé, lui mettant le feu. Ils ont par ailleurs bloqué les routes et tiré contre des officiers de police, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
Des séquences de la télévision d'Etat ont montré des centaines de loyalistes pro-Morsi manifestant à Nasar City dans l'est du Caire, brandissant des pancartes contre le gouvernement de transition et le ministre de la Défense Abdel-Fattah al-Sisi qui a mené la destitution de M. Morsi au mois de juillet.
Les forces de sécurité égyptiennes ont intensifié leur présence dans les rues principales du Caire suite aux appels renouvelés à des manifestations lancés par l'Alliance nationale de soutien à la légitimité, une coalition pro-Morsi dirigée par les Frères musulmans.
La coalition a exhorté "le peuple à perpétuer sa rage et à poursuivre sa résistance pacifique" en préparation d'une autre manifestation le 8 janvier, date prévue de la seconde session du procès de M. Morsi sur accusations d'incitation à la violence et de meurtres de protestataires à l'extérieur du palais présidentiel début décembre 2012.
Les protestations des islamistes défient la loi du gouvernement relative aux manifestations et la décision récente de déclarer les Frères musulmans "groupe terroriste," un jour seulement après qu'une explosion mortelle a frappé un batiment de la sécurité dans la province de Dakhleya.