Le Mali s'apprête à organiser le 28 juillet prochain le premier tour de l'élection présidentielle, une échéance à travers laquelle toutes les attentions sont focalisées sur la quiétude et la paix post-électorales, comme en témoignent l'engagement et la mobilisation des femmes leaders de tout bord.
En vue d'obtenir des élections apaisées, le Groupe Pivot Droits et Citoyenneté des femmes du Mali, présidée par Mme Traoré Nana Sissako, a organisé samedi à Bamako une conférence-débat pour sensibiliser les femmes et les jeunes.
"Nous ne voulons pas des élections où il y aura des violences, car c'est nous (femmes et enfants) qui sommes les premières victimes en cas de crises post-électorales", a affirmé Traoré Nana Sissako, ajoutant : "C'est pourquoi nous avons organisé cette rencontre à travers notre plate-forme de veille".
Le Groupe Pivot-Droits et Citoyenneté des Femmes (GP-DCF) est un regroupement constitué de huit associations oeuvrant dans le domaine de la défense et de la protection des droits de la femme. Il s'agit de l'Association des Juristes Maliennes (AJM) l'Association malienne des Droits de l'Homme (AMDH) l'Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF).
A celles-ci s'ajoutent le Comité d'Action pour les Droits de l'Enfant et de la Femme (CADEF), le Collectif des Femmes du Mali (COFEM), le Forum Malien d'Appui à la Démocratie et aux Droits Humains (FOMADDH), l'Observatoire des Droits de l'Enfant et de la Femme (ODEF) et le Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP-Mali).
La présence des représentes de toutes ces associations féminines et de promotion des droits de l'Homme prouve l'attachement des femmes maliennes à la paix et d'autre part le sentiment que celles-ci éprouvent quant au rejet des violences post-électorales.
De leur c?té, les membres de l'Union nationale des femmes musulmanes du Mali (UNAFEM) ont organisé ce samedi une journée d'information et de sensibilisation axées sur la lecture du saint Coran.
Selon la présidente de l'UNAFEM, Hadia Kadia Togola, la tenue de cette rencontre avait deux objectifs : "Inviter les femmes musulmanes à retirer leurs cartes NINA (cartes d'électeurs) afin de rehausser le taux de participation à l'élection présidentielle". Il s'agissait aussi de procéder à la "lecture du Saint Coran pour l'apaisement au Mali avant, pendant et après les élections", a-t-elle ajouté.
Outre les femmes de tous les horizons sociopolitiques, les hommes, jeunes et autres structures notamment politiques s'y impliquent.
C'est le cas par exemple du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adema-PASJ), la première force politique du Mali en termes élus, qui, dans une déclaration rendue publique samedi, a également exprimé son désir pour la tenue d'une élection transparente, apaisée et crédible.
Pour le "succès" de la transition malienne en cours, à travers cette déclaration signée de son président par intérim, Ibrahima N' Diaye, l'Adema-PASJ "invite le gouvernement malien d'oeuvrer afin que les élections soient transparentes, sincères et d' une crédibilité avérée".
De l'avis de nombreux observateurs de la scène politique malienne, "le respect de la date du 28 juillet traduit la volonté de doter le Mali d'institutions légitimes" après une parenthèse qui aura duré plus d'un an et demi.
La même déclaration de l'Adema-PASJ ajoute : "Nous plaidons pour des élections apaisées, fraternelles qui permettront de sortir de la crise actuelle".
Pour sa part, Dr Mamadou Diamoutani, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une structure implication dans l'organisation des élections au Mali, a beaucoup insisté vendredi sur la paix post-électorale, lors d'une rencontre.
Selon le président de la CENI, sa structure est consciente de ce qu'elle peut être dans ce processus électoral en termes de renforcement de la paix, de crédibilité du scrutin à venir.
"A tous ceux qui viennent me voir pour poser des questions allant dans le sens des difficultés, je leur réponds, toujours, attention, les difficultés c'est derrière nous, il faut faire face au défi qui nous attend. C'est le défi de la paix après le processus", a affirmé M. Diamoutani.
Pour rappel, la date du 28 juillet pour la tenue du scrutin présidentiel a été décidée par les autorités de la transition et approuvée par des Maliens et la communauté internationale.
Au regard de la crise que le Mali a connue en 2012, une crise qui a failli remettre en cause l'existence même de la nation malienne, tout le monde est "unanime" que le pays n'a pas besoin d'une tension ou violence post-électorale.