Le Conseil de sécurité de l'ONU peut éventuellement contribuer à créer un tribunal spécial pour juger les crimes politiques qui ont eu lieu avant et après 2009 en Guinée-Bissau, a déclaré jeudi à Bissau le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les droits de l'homme, Ivan Simonovic.
Il a précisé devant la presse que ce tribunal ne peut être créé que si des conditions de stabilité sont réunies.
"Nous devons créer des conditions favorables car il faut une enquête conjointe de toutes les institutions judiciaires pour tirer au clair les crimes contre les militaires et les civils", a- t-il souligné.
"Il est impossible de penser à la primauté du droit si l'enquête à propos de l'assassinat d'un président et d'un chef d'état-major n'est pas terminée", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il est nécessaire d'achever l'enquête sur les cas récurrents d'assassinats en Guinée-Bissau.
M. Simonovic a relevé que la lutte contre la corruption, le trafic de drogue et la violence politique prend du temps, mais elle doit être la première étape pour lutter contre l'impunité.
Il a enfin estimé que la Conférence nationale de Bissau sur l'impunité, la justice et les droits de l'homme, qui se termine vendredi, va "établir une dynamique positive dans la lutte contre l'impunité avant les élections présidentielles et législatives, et ouvrir la voie à un renforcement de l'Etat de droit après les élections".
M. Simonovic a appelé les autorités nationales à garantir la liberté d'opinion, de réunion, sans restriction, ainsi celle des activités politiques pendant le processus électoral.