Le phénomène des tracasseries routières continue de causer des désagréments aux populations, et les acteurs concernés organisent la riposte pour enrayer voire réduire de fa?on drastique le fléau.
Pour le secrétaire général de l'Observatoire de la fluidité des transports (OFT) Mohammed Kouyaté, il importe que les acteurs de la sécurité et ceux du transport mobilisent leurs efforts pour reprendre à bras-le corps le problème qui persiste en dépit des nombreuses actions menées.
"Nous avons mené des actions sur le terrain pour démanteler les barrages anarchiques, mais beaucoup sont revenus. Nous allons encore prendre nos responsabilités sous peu", avait déclaré M. Kouyaté lors d'une rencontre.
A en croire celui-ci, la lutte contre les tracasseries et le racket sur les routes ivoiriennes va s'intensifier "dans les prochaines semaines" avec des actions "énergiques".
"La phase de sensibilisation qui a cours présentement et qui consiste à appeler au respect des dispositions en matière de contr?le routier à tous les acteurs et intervenants dans la cha?ne du transport routier va laisser place très bient?t à la phase répressive", a-t-il précisé.
Selon lui, des missions de terrain menées récemment sur les routes ont permis de saisir plus de 300 pièces de véhicules et dont plus de la centaine contenait de l'argent destiné à corrompre des agents de contr?le.
DES SANCTIONS DISSUASIVES
Le représentant de l'Unité de lutte contre le racket (ULCR) mis en place par les autorités sécuritaires, le lieutenant Amadou Diarrassouba, a pour sa part relevé les actions d'envergure des autorités concernant la question des tracasseries routières.
"A ce jour, 221 agents ont été interpellés. Il y a eu huit procès à l'issue desquels huit civils et 32 éléments des forces de sécurité ont été condamnés pour extorsion de fonds",a indiqué le lieutenant Diarrasouba.
Celui-ci s'est réjoui des sanctions dissuasives et a souhaité une implication plus forte des acteurs du transport pour faire face de manière efficace à la corruption et au racket qui minent l'économie du pays.
Pour le responsable des transporteurs et président de la coordination des gares routières de C?te d'Ivoire, Adama Touré, les acteurs du transport et la hiérarchie militaire doivent travailler en synergie pour des résultats efficients sur le terrain.
Les acteurs du transport et ceux de la sécurité ont ainsi convenu de l'instauration d'une culture de la plainte chez les victimes de tracasseries, afin que ceux-ci dénoncent les mauvaises pratiques subites sur les routes auprès des structures compétentes.
MOBILISATION SOUS-RéGIONALE
Tout comme au niveau national, la mobilisation des acteurs est également au beau fixe sur le plan sous-régional.
Pour le président de la Confédération des syndicats des conducteurs routiers de l'Afrique de l'Ouest (CSCRAO), Vafi Koné, il y a lieu de promouvoir davantage l'intégration sous-régionale en favorisant la circulation des biens et des personnes.
"Des initiatives ont été prises telles que la mise sur pied du corridor Abidjan-Lagos et nous constations qu'il y a des améliorations au niveau de la fluidité routière", a noté M. Vafi.
"Un autocar qui dispose des documents d?ment remplis par la douane au départ ne subit plus de tracasseries aux autres barrages", a-t-il illustré.
Pour des observateurs, les tracasseries et la racket sont des pratiques à la peau dure face auxquels les acteurs doivent redoubler d'ardeur et mobiliser les énergies.
"C'est un effort inlassable. Au vu des résultats au niveau sous-régional, il faut aussi de nouvelles initiatives et de nouvelles stratégies au niveau national afin de venir à bout du fléau", ont-ils recommandé.