Dans une tentative de réformer le système de contr?le, le gouvernement tunisien est en pleine préparation d'une stratégie nationale de lutte contre la corruption outre la mise en place d'une charte de conduite et d' une déontologie professionnelle dédiée aux structures publiques de l'Etat, a souligné vendredi le Premier ministre tunisien Ali Laarayedh.
Lors d'une conférence internationale à Tunis sur la consolidation de l'intégrité et la transparence dans la gouvernance publique tunisienne (19-21 juin 2013), M. Laarayedh a qualifié de "choix de principe" l'adoption de la bonne gouvernance dans la gestion des rouages administratifs de l'Etat.
De son c?té, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) Richard Boucher, a tenu à préciser que "l'élaboration d'un rapport d'audit sur l' intégrité confirme le choix d'investissement dans un Etat intègre". D'après lui, la Tunisie est le premier pays qui entreprend une opération d'identification fixant ses choix préventifs dans la lutte anti-corruption dans divers secteurs.
Le rapport d'audit sur l'intégrité, présenté au chef du gouvernement tunisien, ambitionne de "fixer les choix exemplaires pour faire face à la corruption et s'en prévenir", comme l'a indiqué le ministre tunisien de la gouvernance et la lutte contre la corruption Abderrahmane Ladgham.
Il est temps de raisonner performance et gestion budgétaire
Actuellement, les dirigeants tunisiens se retrouvent face à une priorité en l'occurrence la décentralisation de la gestion des dépenses publiques au niveau régional via le transfert de compétences d'audit et d'exécution des budgets.
"Il est temps raisonner performance et gestion budgétaire par objectif (GBO) sur le plan régional d'autant plus que cette démarche (GBO) relancée en 2012 ne couvre que les administrations centrales", selon le ministre tunisien des Finances Elyes Fakhfakh.
Intervenant lors d'un atelier-débat marquant la cl?ture de la conférence internationale, le ministre tunisien a reconnu l' avancement "au ralenti" de la Tunisie dans ce domaine. "Pour l' essentiel, a-t-il réclamé, force sera de mettre en place un système de gestion de budget fondé sur l'évaluation des résultats et des performances des réformes dédiées à la lutte contre la fraude fiscale et tendant vers la transparence fiscale".
Les participants à l'atelier-débat ont mis sous la loupe principalement la déclaration du patrimoine des hauts fonctionnaires de l'Etat tunisien et le système des marchés publics du pays jugé par le ministre de la gouvernance Abderrahmane Ladgham comme "l'un des secteurs les plus mal- gouvernés". Dans ce sens, un décret de loi est en cours de finalisation portant sur la refonte du système de passation des marchés publics.
Au titre de l'année écoulée, 2 400 responsables tunisiens avaient déjà déclaré leurs patrimoines sur un total de 5 000 responsables, d'après les chiffres énoncés par M. Ladgham relevantpar la même l'indispensabilité d'appliquer la loi en vigueur en matière d'obligation de déclaration de patrimoine.