Le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) a annoncé jeudi à Abidjan la suspension de "toutes" ses "activités" de ses responsables qui ont fait acte de candidature aux élections locales de dimanche malgré le mot d'ordre de boycott de la direction du parti.
"Les camarades qui ont choisi de désobéir aux mots d'ordre du parti sont suspendus de toutes les activités du parti", indique un communiqué de la direction du FPI transmis jeudi à Xinhua.
Ces militants resteront suspendus "jusqu'au prochain congrès (du parti) qui se prononcera sur leur radiation du Front populaire ivoirien", poursuit le communiqué qui dresse une liste de 15 responsables à divers niveaux de l'organigramme du parti.
Le 6 avril, le FPI a déclaré officiellement ne pas être concerné par les élections locales.
"Aucun militant du FPI ne doit en aucune manière prendre part à ces élections", avait-il décidé invitant les militants à "ne figurer sur aucune liste, ni faire campagne pour une liste, encore moins voter, sous peine de s'exposer aux sanctions disciplinaires prévues" par les textes du parti.
Les 15 responsables épinglés sont candidats sous l'étiquette "indépendant" aux élections municipales et régionales qualifiées de "mascarade électorale" par la direction de leur parti.
Le FPI a appelé ses militants et partisans au boycott de ces élections, estimant que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue d'un scrutin "juste, inclusif et transparent".
Le parti de l'ex président Laurent Gbagbo récuse la Commission électorale indépendante (CEI) et dénonce le choix "unilatéral" de la date du scrutin par le gouvernement.
Il avait posé, entre autres, comme préalable à sa participation, la libération de toutes les personnes détenues suite à la crise post-électorale, l'adoption d'une loi d'amnistie générale, la question de la sécurité et le retour des exilés.
Le FPI a déjà boycotté les législatives de décembre 2011, largement remportées par le Rassemblement des républicains (RDR, d'Alassane Ouattara).