La grève pour des revendications salariales de cinq et dix jours décrétée respectivement par des syndicats du corps médical et d' enseignants du primaire, du secondaire et de l'enseignement technique est très largement suivie lundi au premier jour à Yamoussoukro, capitale politique et administrative, située à 230 km d'Abidjan, a constaté un journaliste de Xinhua sur place.
Au Centre hospitalier régional (CHR), "seul un service minimum est assuré, le médecin qui se hasardera de faire une césarienne en portera tout seul la charge", a prévenu Dr Désiré Olivier Damaud, secrétaire général local du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de C?te d'Ivoire (Synacasci), coordonnateur de la grève à laquelle participent médecins, sages- femmes, infirmiers et infirmières, filles et gar?ons de salle.
"S'il n'y a rien pour le personnel soignant, il n'y aura rien à l'h?pital", dit le slogan de cette grève des personnels de la santé.
Dr Damaud et ses camarades du bureau local du Synacasci mettent en garde tous leurs camarades qui iront faire des prestations dans des cliniques privées de la place.
"Que le personnel en grève n'aille pas dans les cliniques privées pour travailler, l'objectif de la grève étant de tout bloquer. Aller travailler dans des cliniques privées constituerait une fa?on de tuer notre grève car des malades y seront déportés pour soins", a-t-il estimé demandant à ses camarades qui n' assurent pas le service minimum de rentrer chez eux et d'être à l' écoute de leur syndicat.
Dans l'enseignement primaire, secondaire et technique, en dehors du lycée Mamie Adjoua, lycée d'excellence de jeunes filles, où quelques enseignants membres de la Coordination des enseignants du secondaire de C?te d'Ivoire (Cesci) dispensent des cours sous protection des forces de l'ordre, tous les autres établissements sont restés fermés à la mi-journée comme si les élèves eux-mêmes avaient re?u les consignes de ne pas se rendre à l'école.
Au lycée Mamie Adjoua, 11 enseignants ont été interpelés par les forces de l'ordre. "Nous sommes allés en salle de professeurs pour entretenir certains collègues présents. Les policiers nous trouvés là et nous ont demandé de les suivre à leur cargo. Une fois près du cargo, ils nous ont intimé l'ordre de monter à bord et nous ont déportés ici au commissariat du 1er arrondissement", a relaté l'un des enseignants interpelés et gardés à vue sur un banc derrière le comptoir.
Le proviseur de cet établissement d'excellence de jeunes filles s'est réjouie de la présence des forces de l'ordre qui rassure "quelques enseignants présents". Il a dénoncé la pratique des grévistes qui consiste à "co?te que co?te entra?ner tout le monde dans la grève".