Le président sénégalais Macky Sall a estimé samedi à Addis-Abeba, en marge des réunions du 20e sommet ordinaire de l'Union africaine (UA) qui se tient officiellement dimanche et lundi au siège de l'organisation panafricaine dans la capitale éthiopienne, que la crise malienne pose le problème de la sécurité et de la défense des pays africains qui appelle à réfléchir.
? Le Mali est aujourd'hui une question extrêmement délicate pour d'abord les Ouest-africains que nous sommes, mais pour le continent de fa?on générale. Le Mali a subi une agression par des terroristes qui ont voulu mettre en péril l'existence même de l'Etat malien et il a fallu une prompte réaction de partenaires, notamment la France que nous saluons ?, a déclaré à la presse le dirigeant ouest-africain.
Membre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, organisation régionale à laquelle le Mali appartient), le Sénégal participe avec 500 troupes à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) qui intervient en appui à l'armée malienne afin de libérer le Nord de ce pays de l'occupation des groupes armés terroristes, rebelles et criminels depuis le coup d'Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré en février 2012.
? Le Sénégal pour l'instant ne peut pas envoyer plus, puisque le Sénégal est pleinement engagé dans les missions de maintien de la paix et de restauration de la paix dans le monde. Déjà en Afrique de l'Ouest, nous sommes présents avec plus de 800 hommes en C?te d'Ivoire. Nous sommes en Guinée-Bissau, nous serons au Mali, nous sommes en RDC, nous sommes au Soudan, nous ne pouvons pas aller au-delà puisque nous avons aussi des impératifs de sécurité intérieure et notre armée ne peut pas être partout ?, a cependant expliqué le dirigeant sénégalais.
? Cette question du Mali pose encore une fois la problématique de la sécurité des pays africains et de leur défense. C'est des sujets sur lesquels certainement au niveau des chefs d'Etat nous discuterons pour quand même que l'Afrique se donne les moyens également de se défendre contre les fléaux comme ce que nous venons de voir de la part des terroristes ?, a-t-il en outre souligné.
Le numéro un sénégalais faisait ainsi allusion à la mise en place attendue depuis 2010 de la Force africaine en attente (FAA) dont le fonctionnement prévoit de reposer sur cinq brigades régionales dans chacune des cinq régions d'Afrique. Une force, selon lui, ? capable de réagir quand la menace est là ?.