Le nouveau pacte social de la Tunisie signé lundi deux ans après la révolution du 14 janvier 2011 ambitionne entre autres d'institutionnaliser un dialogue tripartite permanent, régulier et global sur des questions d'intérêt commun au gouvernement, à l'Union générale tunisienne du Travail (Centrale syndicale) et à l'Union tunisienne de l' Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Centrale patronale).
D'après le document de ce nouveau pacte social articulé sur cinq principaux axes, il s'agit d'assurer la paix et la stabilité sur le plan social et veiller à assurer les conditions favorables à réussir une croissance économique et un développement social.
Les engagements, orientations et principes prévus dans ce pacte social concernent notamment la croissance économique et le développement régional, les politiques de l'emploi, les relations professionnelles et travail décent, la protection sociale et le dialogue social.
Un nouveau modèle de développement vers une économie à forte employabilité
Le nouveau pacte social de la Tunisie prévoit instaurer un consensus national au service d'un nouveau modèle de développement à travers une approche participative regroupant le gouvernement et les acteurs économiques et sociaux tout en veillant à garantir un développement juste, global, durable et équilibré entre toutes les régions du pays.
Il s'agit également de réaliser une croissance intégrée à travers la promotion d'une économie à forte employabilité afin de favoriser des emplois additionnels décents pour les femmes et les hommes. D'un autre c?té, il sera question de tracer un plan de développement régional qui valorise les potentialités, richesses et spécificités de chaque région dans le cadre d'une décentralisation et une démocratie locale.
Concrétiser les attributs de la bonne gouvernance, promouvoir le climat des affaires, réviser le code d'incitation aux investissements et concevoir un nouveau régime qui tend vers le désenclavement des régions intérieures et l'intégration de leurs économies en plus de la dynamisation des échanges transfrontaliers.
Une assurance en cas de perte d'emploi et un Conseil national du dialogue social
Parmi les ambitions considérées comme atouts de ce nouveau pacte social figure la mise en place d'un nouveau système d' assurance en cas de perte d'emploi qui sera sous forme d'un fonds indépendant regroupant les travailleurs mis en ch?mage pour des raisons économiques ou techniques ou encore ceux ayant perdu leur travail indépendamment de leur volonté suite une fermeture soudaine et définitive de l'entreprise.
Le nouveau pacte social de la Tunisie s'engagera dans un processus de révision globale de l'ensemble des systèmes de sécurité sociale à la lumière d'une étude qui aura lieu dans le but d'identifier les véritables raisons de défaillances observées aux niveaux financier et des services des caisses sociales.
Pour ce qui est de la bonne gouvernance au sein de ces caisses sociales, le document du pacte social estime opter pour une " gestion tournante" des conseils d'administration dans le respect total de la répartition tripartite et de l'indépendance des décisions.
Au chapitre de l'institutionnalisation du dialogue social, le nouveau pacte social prévoit la création d'un "Conseil national pour le dialogue social" à composition tripartite égale ( gouvernement, sindicat et patronat) pour mettre l'édifice d'un dialogue permanent, régulier et global.