L'état d'urgence décrété par le président par intérim du Mali Dioncounda Traoré, vendredi après-midi, qui doit durer dix jours, a été favorablement accueilli dans le pays, notamment dans la capitale malienne Bamako.
La décision du gouvernement malien fait suite à trois jours d'affrontements sanglants entre les forces armées maliennes et les Jihadistes qui aspirent à étendre leur domination au sud du pays.
A Bamako, nombreux sont ceux qui pensent que l'état d'urgence aurait d? être décrétée depuis le début de l'année.
"C'est une décision sage. Il serait regrettable que des irresponsables et des mégalomanes continuent à manifester à Bamako alors que de nombreux pays amis volent au secours de nos soldats courageusement engagés au front", pense Kader Toé, chroniqueur politique.
Les regroupements politiques n'ont pas encore réagi officiellement à cette mesure. N'empêche que des réactions faites sous anonymat du c?té du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), qui s'opposait à l'ex-junte, sont favorables à cette décision du gouvernement.
Du c?té de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), qui avait soutenu l'ex-junte, elle se concertent pour "mieux analyser" cette nouvelle donné.
Dans la rue et dans les Grins (lieu de regroupement des camarades d'age), cette mesure est unanimement saluée.
"Cela est plus que nécessaire pour rappeler chacun ses responsabilités à l'égard du pays. Il faut que tous les Maliens comprennent que leur patrie est menacée de disparition que c'est plus que jamais le moment de taire les ambitions individuelles et de classer les agendas particuliers pour faire front commun autour des autorités de la transition", conseille un enseignement retraité joint depuis Mopti (600 km au nord de Bamako), la zone tampon entre le sud et le nord du Mali.
L'état d'urgence décrété par le président Traoré après adoption au conseil des ministres dure dix jours, mais peut être prolongé par le parlement.
Désormais, tous les moyens nécessaires peuvent être réquisitionnés par l'Etat. Dans son adresse à la nation ce soir, le président Dioncounda Traoré a demandé aux services de l' administration de mettre tous les véhicules pick-up au service du ministère de la Défense et des Anciens combattants.