Depuis plusieurs jours, des populations par vagues successives convergent vers les lieux de la bousculade meurtrière en vue de se recueillir, a constaté Xinhua.
Les allées et venues des curieux sont visibles sur le site, ceux-ci se laissant parfois emporter par l'émotion à la vue des amas de chaussures et de vêtements appartenant aux victimes.
Au bas d'un arbre situé sur le bas-c?té de la rue, plusieurs gerbes de fleurs sont déposées, avec plusieurs pancartes portant des mentions telles que "hommage à nos morts" et "à toutes les victimes".
"Je suis venu voir par curiosité. Comment des débordements ont- ils pu survenir dans une telle rue ?", s'est interrogé Armand Gouanou, étudiant.
Rokya Sangaré, une commer?ante de 38 ans, s'est dite bouleversée par la transformation d'un moment de fête en tragédie.
"Ils sont venus fêter parce qu'ils ont eu vécu un an de plus, et voici que la mort les attendait sur le chemin de retour", a-t- elle lancé, le visage larmoyant.
"Je voudrais bien qu'on nous explique quelles étaient les dispositions sécuritaires mise en place pour assurer le retour dans la tranquillité de ces milliers de personnes qui avaient assisté aux feux d'artifice", a énoncé pour sa part Ernest Allangba, fonctionnaire dans un ministère au Plateau.
COLèRE ET CONSTERNATION
Tout comme M. Allangba, un passant très en colère a exigé que les responsabilités soient situées, estimant que les explications des uns et des autres demeurent encore troublantes.
"Ma consternation est d'autant plus grande qu'en 2009 au même endroit, nous avons assisté à une autre bousculade qui a fait 19 morts, à l'occasion d'un match de football", a relevé le quinquagénaire qui a préféré rester dans l'anonymat.
Tous disent attendre les résultats de l'enquête en cours, et préconisent avec insistance des sanctions exemplaires pour qu'une telle situation ne se reproduise plus.
Une bousculade meurtrière est survenue dans la nuit de lundi à mardi à l'occasion des feux d'artifice marquant le nouvel an.
Suite à l'incident qui a fait 63 morts et une cinquantaine de blessés, le président ivoirien Alassane Ouattara a décrété trois jours de deuil national à compter de mercredi, et a ordonné une enquête.
"L'enquête sera bouclée dans les 72 heures", a assuré pour sa part le Premier ministre Daniel Kablan Duncan qui a présidé une réunion de crise.