Le quotidien d'informations générales, Le Temps, proche de l'ex président Laurent Gbagbo, a été condamné par l'organe de régulation de la presse en C?te d'Ivoire à verser une amende de trois millions de francs CFA (6 000 dollars) pour des propos "irrévérencieux et discourtois" à l'encontre du président ivoirien Alassane Ouattara.
"Le Conseil national de la presse (CNP) vient d'infliger au groupe Cyclone, éditeur du titre Le Temps, une amende dont le montant est fixé à la somme de trois millions de francs", a appris Xinhua mardi auprès du journal.
Le groupe a été sanctionné pour un article paru à la Une du quotidien Le Temps rapportant les propos du responsable de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), Koua Justin.
"Ouattara est une faute dans l'histoire de la C?te d'Ivoire ; il faut corriger cela", a dit Koua Justin à l'ambassadeur des USA, cité par le journal dans sa parution de lundi.
"En publiant les propos tenus par Koua Justin, le quotidien Le Temps a délibérément violé les dispositions et la recommandation du code de la déontologie", argumente le CNP.
L'autorité de régulation de la presse estime que la Une du journal tout comme l'article qui le développe contiennent des termes "graves, irrévérencieux et discourtois à l'encontre du président de la République".
Le Temps dispose de 30 jours à compter de la date de la notification de la décision pour saisir la juridiction administrative compétente.
Le groupe Cyclone est éditeur des quotidiens Le Temps, LG Infos et de l'hebdomadaire culturel Prestige Magazine. Son directeur, Ousmane Sy Savané, a été arrêté par la Direction de la surveillance du territoire (DST) le 27 mars et écroué quelques jours plus tard à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) pour "atteinte à la s?reté de l'Etat".
Ousmane Sy Savané qui attend d'être jugé était rentré en C?te d'Ivoire en janvier 2012, après quelques mois d'exil à Paris au lendemain de la crise post-électorale.