Driss Lachgar a été élu dimanche à la tête de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) au terme du second tour de l'élection, qui s'est déroulé dimanche à Bouznika (45 Km au sud de Rabat) dans le cadre du 9e congrès national du parti.
Avocat au barreau de Rabat depuis 1982, M. Lachgar, qui succède dans ce poste à M. Abdelwahed Radi, a gravé les échelons du parti de la rose (symbole de l'USFP), avant même sa création au milieu des années 70.
De 1975 à 1983, M. Lachgar, qui occupait le poste de responsable national de la Jeunesse socialiste, a été député de Rabat en 1993, 1997, 2002 et 2011. Membre du bureau politique de l'USFP depuis 2001, il était président du groupe socialiste au sein de la Chambre des Représentants (1ère chambre du parlement marocain) de 1999 à 2007. M. Lachgar a également été ministre chargé des relations avec le Parlement entre janvier 2010 et janvier 2012.
Dans une déclaration à la presse, le nouveau premier secrétaire de l'USFP a fait savoir que le parti a besoin de toutes ses composantes et compétences, assurant pr?ner une démarche fondée sur la gestion collective dans son acception moderne. Cette approche est "la seule à même de permettre au parti de recouvrer son rayonnement et de consolider le projet démocratique, socialiste et moderniste qu'il porte", a estimé M. Lachgar qui a insisté sur le maintien de l'USFP dans les rangs de l'opposition.
En se présentant comme candidat au poste du premier secrétaire de l'USFP, M. lachagar s'était fixé quatre grands objectifs: la résurgence du projet social-démocrate après la redéfinition, à l'échelle internationale, des enjeux du socialisme par-delà le simple clivage droite-gauche à travers ce qu'on appelle la troisième voie. Le deuxième objectif est de porter les couleurs du pluralisme, qu'il soit politique, social, culturel, linguistique, conformément aux principes inscrits dans la Constitution. Ensuite, M. Lachgar compte donner au parti une visibilité et une vigueur qu'il a quelque peu perdues, notamment en rompant avec la langue de bois et avec la forme trop diplomatique du discours actuel. Enfin, Il veux refaire de l'USFP un parti populaire, un vrai parti de masse, dynamique et combatif.
Née au milieu des années 1970, l'USFP est l'une des formations les plus importantes de la vie partisane au Maroc. Le référendum constitutionnel de 1996 marque sans aucun doute une nouvelle étape dans la vie de l'USFP dont le comité central décida de voter "oui" à cette consultation référendaire, ouvrant la voie à la formation en 1998 du gouvernement d'alternance dirigé par le premier secrétaire du parti, M. Abderrahmane Youssoufi.
La participation du parti aux gouvernements successifs de 1998, 2002 et 2007 et l'apparition de nouvelles orientations sur la scène politique marocaine ont eu raison des résultats récoltés par l'USFP qui a quitté son piédestal où il s'était hissé lors des élections de 1997 pour atterrir au cinquième rang des forces politiques du pays dans le scrutin législatif du 25 novembre 2011.
L'USFP avait alors décidé d'aller à l'opposition pour des motifs essentiellement internes, et basée sur les convictions d'un courant important animé par la volonté de lancer le chantier de la reconstruction du parti afin de l'ancrer de nouveau dans la société et le mettre au diapason avec ses changements, ainsi que pour combler le vide qui pourrait se faire sur le plan de l'opposition parlementaire.
L'USFP est le seul parti socialiste marocain membre de l'Internationale Socialiste (IS).