Le round actuel de discussions " substantielles" sur le dossier nucléaire iranien a abordé certains problèmes sensibles, ont déclaré la commissaire européenne aux Affaires étrangères Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif dans un communiqué commun à l'issue d'une réunion de deux jours à Vienne.
Mme Ashton et M. Zarif ont déclaré que ces discussions "utiles" avaient porté sur des questions centrales touchant le dossier nucléaire iranien, dont celles de l'enrichissement d'uranium, du réacteur à eau lourde, de la coopération civile et d'un possible allègement des sanctions sur l'Iran.
Les pays occidentaux demandent à l'Iran de réduire de manière considérable ses activités nucléaires afin de garantir la nature pacifique du programme nucléaire de Téhéran. Ils nourrissent également des soup?ons à l'égard de l'enrichissement de plutonium au réacteur à eau lourde d'Arak.
De son c?té, l'Iran souhaite que l'Occident allège les sanctions imposées à son pays.
Un haut responsable américain impliqué dans ces discussions a déclaré aux journalistes à l'issue de cette réunion que les états- Unis et l'Iran se comprenaient mieux qu'avant grace à ces discussions.
"Nous comprenons chacun la position de l'autre", a déclaré le responsable, ajoutant que les états-Unis n'accepteraient pas un réacteur à eau lourde en Iran.
L'Iran et les six puissances présentes à cette réunion, c'est-à- dire les états-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont convenu que le prochain round de négociations aurait lieu le 7 mars à Vienne, pour poursuivre les discussions sur les questions difficiles.
"Nous avons eu des discussions substantielles et utiles, couvrant toute une série de questions, dont l'enrichissement, le réacteur d'Arak, la coopération civile nucléaire et les sanctions", a déclaré aux journalistes la responsable de la politique étrangère de l'Union européenne Catherine Ashton à l'issue de deux jours de discussions à Vienne.
L'enrichissement, le réacteur à eau lourde d'Arak et les sanctions devraient être les questions les plus difficiles dans ces efforts diplomatiques difficiles.
Le réacteur à eau lourde inachevé d'Arak est le principal sujet d'inquiétude pour les pays occidentaux, car une fois en service, il pourrait être utilisé pour produire du plutonium, le combustible permettant la fabrication de bombes atomiques.
Toutefois, le ministre iranien des Affaires étrangères Javaz Zarif a déclaré que le réacteur d'Arak faisait partie du programme nucléaire iranien et qu'il ne serait pas fermé.
Pour régler les divergences entre l'Iran et l'Occident, un compromis semble se décider en faveur du remplacement d'un réacteur à eau lourde par un réacteur à eau légère, capable de produire de l'énergie mais pas du plutonium suffisamment enrichi pour produire des bombes.
En ce qui concerne l'enrichissement, une autre question fondamentale doit être abordée, le responsable américain a déclaré: "Nous comprenons ce que l'Iran espère et l'Iran sait ce que nous espérons", ajoutant que la question du site Fodow a été abordée dans les négociations.
L'Iran a plusieurs sites d'enrichissement d'uranium, dont le site Fodow, qui produit principalement l'uranium à 20% inquiète l'Occident, que les Etats occidentaux craignent l'Iran pourrait utiliser pour produire du combustible nucléaire pouvant être utilisé pour la fabrication d'armes nucléaires.
La conférence pourrait être plus difficile dans l'avenir, alors que les parties participant aux négociations doivent conclure un accord subtil qui devrait respecter le droit nucléaire de l'Iran tout en répondant aux préoccupations du monde.
Avant ces pourpalers, lors de la visite de Mme Ashton à Téhéran, elle a déclaré qu'il n'y a aucune garantie pour obtenir un succès, indiquant l'écart entre l'Iran et l'Occident est encore grand.
Les négociateurs de l'Iran est face à la pression intérieure pour obtenir un compromis. Avant les négociations, 200 législateurs iraniens ont publié une déclaration exhortant les négociateurs de Téhéran à ne pas renoncer aux droits de l'Iran.
L'accord provisoire conclu à Genève entre l'Iran et le groupe P5+1 va expirer en juillet.
Toutes les parties ont convenu que le prochain tour de négociations sera tenu le 7 mai à Vienne, qui continuera à aborder des questions difficiles.
L'Iran et les six grands Etats avaient conclu un accord intérimaire de six mois à Genève, selon laquelle l'Iran doit suspendre certaines activités nucléaires controversées à partir du 20 janvier, alors que les Etats occidentaux lèvent certaines sanctions imposées à l'Iran.