Barack Obama serre la main du président cubain Raul Castro lors de la cérémonie commémorative en hommage à Nelson Mandela. Photo : Chip Somodevilla / Getty Images |
Barack Obama a rendu hommage à la vie de Nelson Mandela avec un geste de réconciliation lors de la cérémonie commémorative de mardi à Soweto : une poignée de main historique avec le leader cubain Raul Castro. Ce fut la première salutation en public de ce genre impliquant un président des Etats-Unis depuis la révolution cubaine, bien que Bill Clinton ait en privé serré la main du frère de Fidel, Raul, lors d'un déjeuner à huis clos des Nations Unies en 2000.
Bien qu'il soit pour l'heure difficile de savoir si la rencontre entre Obama et Raul Castro a été orchestrée ou est arrivée par hasard, le symbolisme du moment a contribué à déterminer l'ambiance de ce rassemblement sans précédent de dirigeants mondiaux. Obama a également serré la main de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui a récemment annulé un voyage aux états-Unis dans un contexte de colère au sujet des révélations selon lesquelles la National Security Agency avait espionné ses appels téléphoniques.
Le Président américain a fait un discours de 15 minutes, dans lequel il a notamment dit que ? Partout dans le monde d'aujourd'hui, les hommes et les femmes sont toujours emprisonnés pour leurs convictions politiques, et sont encore persécutés pour ce à quoi ils ressemblent, ou comment ils adorent un dieu, ou qui ils aiment ?. Il a ajouté : ? Il y a plus de 30 ans, alors que j'étais encore étudiant, j'ai appris de Mandela et des luttes dans ce beau pays ?. La poignée de main avec Raul Castro devrait faire la une aux états-Unis, où de nombreux conservateurs craignent que la Maison Blanche prépare un rapprochement plus large avec les dirigeants communistes de La Havane, mais le discours étonnamment politique d'Obama comprenait également une critique voilée des dictatures qui négligent les droits de l'homme et et des conservateurs qui ferment les yeux sur les inégalités. ? Il y a trop de dirigeants qui prétendent être solidaires avec la lutte pour la liberté de Madiba, mais qui ne tolèrent pas la dissidence de leur propre peuple ?, a-t-il dit.