Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a démenti lundi les allégations rapportées par des médias selon lesquelles il y aurait des tensions entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sur fond de crises actuelles dans la région, telles que le conflit syrien et les pourparlers entre Washington et Téhéran sur le dossier nucléaire iranien.
Qualifiant les relations entre les deux pays de "stratégiques et historiques", M. Kerry a déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères saoudien le Prince Saoud al-Faysal à Riyad, que les relations américano-saoudiennes "ne seraient pas affectées par des positions tactiques ou des crises provisoires".
M. Kerry a rassuré les responsables saoudiens sur le fait que les pourparlers américano-iraniens récents avaient pour objectif de trouver une solution à la question nucléaire par des voies diplomatiques, tout en réaffirmant l'engagement de son pays à coopérer avec ses alliés régionaux.
Le chef de la diplomatie américaine a informé les responsables saoudiens du progrès des négociations avec l'Iran, soulignant que de tels pourparlers ne se feraient pas aux dépens des relations déjà bien établies entre les Etats-Unis et leurs alliés dans la région. Il a ajouté que les Etats-Unis souhaitaient maintenir ses alliances et protéger ses alliés en assurant les exporations de pétrole et la poursuite de la lutte contre le terrorisme afin de faire du Moyen-Orient une région sans "armes de destruction massive".
Concernant la conférence Genève 2 visant à trouver une solution à la crise syrienne, M. Kerry a insisté sur les efforts déployés pour tenir les pourparlers en concertation avec toutes les parties concernées, soulignant que le président syrien Bachar al-Assad devait abandonner son pouvoir afin de permettre la formation d'un gouvernement de transition en Syrie. Il a exhorté à ce que la conférence soit convoquée rapidement avec toutes les parties afin d'éviter l'escalade de la violence.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a pour sa part souligné que les relations entre son pays et les Etats-Unis étaient basées sur la souveraineté, le respect mutuel et la coopération, qui ont servi les intérêts des deux pays en matière de sécurité. Il a expliqué que le refus récent de l'Arabie saoudite de prendre son siège tournant au Conseil de sécurité des Nations Unies résultait de l'échec du Conseil à régler les problèmes clés dans la région, notamment la question israélo-palestinienne et la crise syrienne, ainsi que de son incapacité à faire du Moyen-Orient une région exempte d'armes de destruction massive.
Il a insisté sur l'importance de poursuivre les négociations afin de régler ces questions selon un calendrier spécifique, faisant remarquer que la réalité de la crise syrienne était exacerbée par la lenteur de la communauté internationale face à la crise humanitaire en cours dans le pays.
M. Faisal a indiqué qu'il n'y avait "pas de r?le" pour Bachar al-Assad dans la phase de transition en Syrie, soulignant l'importance de la participation des groupes d'opposition à la conférence Genève-2. Il a ajouté que l'Arabie saoudite était engagée pour la paix et soutenait un dialogue qui représente le peuple syrien.
La visite de M. Kerry en Arabie saoudite fait partie de sa tournée de neuf jours au Moyen-Orient et en Europe. M. Kerry a commencé son voyage en Egypte dimanche, où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères égyptien et des responsables du gouvernement de transition.