Depuis le 21 ao?t, quand un quartier de la banlieue de Damas, en Syrie, a subi un bombardement au gaz sarin, causant de nombreux morts et blessés par empoisonnement, la communauté internationale a unanimement condamné cet acte odieux. Cependant, même si l'équipe d'enquête de l'ONU n'a pas encore rendu ses conclusions sur l'utilisation de ces armes chimiques, certains pays occidentaux n'ont pas hésité à en rendre d'abord responsable le Gouvernement syrien. Cette argumentation correspond en tous points à celle de l'opposition syrienne. Cela ne peut empêcher chacun de s'interroger et d'avoir des doutes : sont-ils des dieux, capables de conna?tre l'avenir? Ou y a-t-il une autre idée derrière ? Qui plus est, ces pays se saisissent de cette opportunité pour déclarer vouloir déclencher une guerre contre le gouvernement syrien. De tout cela émerge une épaisse odeur de poudre.
Le Secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel a de son c?té déclaré que les forces américaines étaient, si elles en recevaient l'ordre, prêtes à intervenir contre le régime syrien.
Quant au Secrétaire au Foreign Office britannique, William Hague, il a affirmé que face à l'impuissance des canaux diplomatiques à résoudre le problème syrien, il n'excluait pas, même en l'absence d'un mandat des Nations Unies, que des mesures soient prises. Le ministre fran?ais des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui déclaré que, s'agissant du problème syrien, aucune option n'était exclue, et que la décision des pays occidentaux sur les rumeurs d'utilisation d'armes chimiques en Syrie serait prise d'ici quelques jours. Pendant ce temps, les Etats-Unis ont envoyé quatre navires de guerre transportant des missiles Tomahawk près des c?tes de la Syrie, dans une grande ambiance de cliquetis d'armes.
Cette atmosphère n'est pas sans rappeler les jours qui précédèrent le début de la guerre en Irak en 2003. à l'époque, la Grande-Bretagne et d'autres pays avaient préconisé activement la guerre contre l'Irak. La raison principale en était que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Mais jusqu'à la fin de la guerre, les Américains n'ont pas été en mesure de trouver ces armes dont ils parlaient tant. En revanche, plus de 100 000 civils irakiens sont morts dans cette guerre menée illégalement sans l'autorisation de l'ONU. Et l'armée américaine y a perdu 4 500 hommes. Aujourd'hui, le développement économique de l'Irak est toujours freiné, et les attaques terroristes continuent à semer le chaos.
De la ? possession d'armes de destruction massive par l'Irak ? d'alors à ? l'utilisation d'armes chimiques par le Gouvernement syrien ? d'aujourd'hui, la similitude est frappante. De toute évidence, l'Occident semble vouloir reproduire la guerre en Irak de cette année-là, perpétrer une agression flagrante contre un état souverain, et à cet effet il se livre à tout un battage.