L'Union européenne (UE) doit lutter contre la "biopiraterie" des multinationales qui exploitent des plantes ayant des propriétés médicinales et des remèdes traditionnels de pays en développement sans partager les bénéfices avec les populations autochtones, a affirmé le Parlement européen dans une résolution adoptée mardi à Strasbourg.
Pour les eurodéputés, la "biopiraterie", pratique consistant à déposer des brevets sur les savoirs traditionnels et les ressources génétiques de peuples autochtones et à commercialiser leur utilisation sans autorisation des pays d'origine, peut entraver les progrès économiques des pays en développement.
"90% du patrimoine biologique mondial se trouvent dans les pays en développement, alors que la grande majorité des brevets sont détenus par des pays développés," a indiqué Catherine Grèze, eurodéputée fran?aise et auteur de la résolution.
"Nos règles sur l'utilisation des ressources naturelles et des savoirs traditionnels sont très mal con?ues, et les entreprises exploitent cette incertitude juridique pour utiliser le savoir- faire traditionnel", a-t-elle ajouté.
En vue de prévenir la "biopiraterie", la résolution demande notamment que l'octroi d'un brevet dépende des exigences suivantes: divulguer l'origine des ressources génétiques et des savoirs traditionnels utilisés dans les inventions, et apporter la preuve du consentement des autorités du pays d'origine et du partage juste et équitable des avantages.