Le batiment de Espana, acquis par Dalian Wanda en juin 2014, est un point de repère à Madrid, se trouvant au coeur de la capitale. [Carlos Delgado/China Daily] |
Le géant chinois de la promotion immobilière Dalian Wanda est actuellement au coeur d'une grosse polémique en Espagne, concernant son projet de démolir un batiment emblématique dans le centre de Madrid.
En Juin 2014, le groupe immobilier a racheté au Groupe Santander, le batiment Espana pour la somme de 265 millions d'euros.
Le batiment de Espana, qui occupe tout un paté de maisons, est un point de repère à Madrid, se situant au coeur de la capitale.
La vente de l'historique gratte-ciel de 25 étages, qui fut le plus haut batiment d'Europe à son ouverture en 1953, s'est conclue à la seule condition que la fa?ade et les parois latérales du batiment restent intactes.
Inoccupée depuis 2006 en raison notamment des co?ts de maintenance élevés. La structure fortement détériorée doit être rénovée.
?Le projet de Wanda comprend un h?tel de luxe, un centre commercial et la construction de propriétés résidentielles exclusives?, a déclaré le groupe chinois au moment de l'acquisition.
La société, en collaboration avec des entreprises privées espagnoles, participera également à l'amélioration de la place Espana se trouvant en face du batiment. La nouvelle conception architecturale, pour un investissement estimé à 80 millions d'euros, permettra de réduire le trafic, développer des espaces verts et augmenter les zones piétonnes. Le projet va également ajouter 100 places de parking souterrain.
Le plan de Wanda a d'abord été bien accueilli par les autorités locales, car il proposait de revitaliser le secteur et de générer près de 3 400 emplois dans le secteur de la construction.
Cependant, les choses ont tourné au vinaigre, quand Wanda a annoncé que l'ensemble du batiment pourrait être détruit pour des raisons de sécurité et reconstruire la fa?ade pierre par pierre.
Les responsables de la firme on indiqué qu'étant donné le mauvais état de l'immeuble, le fait de juste garder la fa?ade et les parois latérales, cela pouvait entra?ner un risque potentiel..
Pour Cristina Guardia, un architecte espagnol travaillant pour un studio basé à Barcelone : ?C'est est un projet très complexe qui nécessite un calcul structurel très exhaustive, je ne pense pas qu'une démolition totale soit nécessaire. Une restructuration intérieure peut être suffisante...?. "
Une situation confrontée également à des conditions plus strictes depuis l'élection d'un nouveau conseil municipal.
Le nouveau maire de Madrid, l'ancien juge Manuela Carmena, a lancé une campagne pour examiner l'approbation des grands projets de construction au cours de la précédente administration conservatrice.
Les médias locaux ont rapporté que l'un des dirigeants de Wanda, Michael Qiao, aurait demandé une réunion privée avec les responsables du conseil pour discuter du projet de construction.
Après cette réunion, un communiqué a annoncé la mise en place d'une commission spéciale pour discuter des détails architecturaux du projet.
Selon le porte-parole du Conseil, Antonio Miguel Carmona : ?La Commission examinera comment gérer l'important investissement de Wanda à Madrid, à condition que le projet profite aux habitants de la capitale et ne co?te pas un euro à la ville?.
Le gouvernement local consultera également les citoyens et les groupes environnementaux.
Le batiment de Espana n'est pas le seul projet de Wanda à Madrid. La société examine actuellement un autre mégaprojet immobilier qui pourrait être l'objet d'un plus grand investissement.
?Bien que Wanda n'a pas donné de détails concrets, le nouvel investissement pourrait être 10 fois plus important par rapport à l'édifice de la place Espana?, a précisé Carmona lors d'un récent point presse.
Néanmoins, le résultat de l'intense débat sur l'avenir de l'édifice Espana pourrait compliquer les plans des futurs investissement pour le géant chinois dans la capitale espagnole.
Bien que la démolition de batiments anciens soit une pratique courante en Chine, le traitement de sites protégés est vraiment très stricte en vertu de la législation européenne.
He Jingtong, professeur d'économie à l'Université de Nankai à Tianjin, ne pense pas que ce débat aura de facheuses conséquences pour les investissements chinois à l'étranger. ?Comme de nombreux pays doivent pouvoir compter sur les investissements chinois, cela ne devrait pas affecter les opérations chinoises dans l'Union européenne?, a-t-il noté. ?Cependant, la Chine a besoin d'apprendre à mieux organiser les campagnes médiatiques à l'étranger et autres défis comme une connaissance limitée des environnements commerciaux et juridiques?.