"Je n'ai pas vu d'entreprises (européennes) quitter la Chine, car il n'y a pas un autre marché dans le monde identique à celui-ci", a déclaré mercredi J?rg Wuttke, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine (CCUE), à l'occasion de la publication du "Sondage sur la confiance du commerce européen en Chine 2015".
Parmi les 1.800 entreprises membres de la CCUE, 541 ont participé au sondage. Les résultats du sondage montrent que le ralentissement de l'économie chinoise est le premier enjeu du développement des activités de ces sociétés. La marge de profits devient de plus en plus faible, bien que plus de 60% de ces entreprises ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires l'année dernière.
Les entreprises européennes sont en train d'ajuster leur stratégie pour s'adapter à la "nouvelle normalité" de la deuxième économie mondiale. Les entreprises industrielles restent les plus sensibles au ralentissement, alors que le secteur pharmaceutique semble être le moins touché par la conjoncture actuelle en Chine.
Un tiers des entreprises sondées retardent leurs prochains investissements en Chine.
M. Wuttke a ajouté que les entreprises européennes envisageaient de diminuer davantage leurs co?ts sur le marché chinois, notamment en réduisant les effectifs.
Le nombre de nouveaux emplois créés par les entreprises chinoises à l'étranger a dépassé celui des emplois créés par les entreprises étrangères en Chine, a constaté le président de la CCUE.
Force est de constater que la Chine est la première destination ou l'une des trois premières destinations des investissements de 61% entreprises sondées. Ce chiffre a baissé légèrement de 3 points de pourcentage, par rapport à l'année 2014.
Un clivage croissant est apparu entre les entreprises européennes en Chine. Parmi les sociétés des secteurs automobile, pétrolier et h?telier, 80% souhaitent augmenter leurs activités, tandis que les entreprises dans les secteurs de la machinerie, des transports, de la logistique et de la livraison, ainsi que les cabinets d'avocats n'ont pas l'intention d'augmenter leurs investissements.
Le sondage révèle que l'innovation sera un facteur clé pour la montée en gamme de l'économie chinoise.
Actuellement, 25% des entreprises européennes interrogées ont établi leur Centre de recherche et de développement (R&D) dans le pays. 40% d'entre elles ont reconnu que leur centre en Chine avait atteint le niveau d'innovation international, tandis que la majorité de ces centres se concentre plut?t sur des produits adaptés au marché local.
Parmi les entreprises sondées, 60% sont des PME et 20% des entreprises multinationales. La moitié d'entre elles se sont installées en Chine pour dix ans, a précisé le cabinet de conseil Roland Berger, qui a réalisé conjointement ce sondage avec la CCUE.
La gouvernance selon la loi, la mise en place des mesures de réforme et un meilleur environnement de supervision encourageront les investissements européens dans le pays, a conclu M. Wuttke.