La présidente du Mouvement des entreprises de France ou MEDEF (syndicat patronal fran?ais), Laurence Parisot, a qualifié jeudi matin de "scandaleuse" l'idée d' une nationalisation du site sidérurgique de Florange (Moselle, est de la France) appartenant au groupe indien Arcelor-Mittal.
"Cette déclaration (en faveur d'une nationalisation du site de Florange) est tout simplement et purement scandaleuse", a-t-elle martelé au micro de la radio fran?aise RTL.
"Lancer le débat (sur le sort du site menacé de fermeture) sur un tel principe est vraiment scandaleux", a insisté Mme Parisot, évoquant "des raisons de fond et de méthode".
S' agissant de la méthode, la patronne des patrons de l' Hexagone a considéré qu' il était "inadmissible" qu' au travers d' une telle menace, le gouvernement cherche à "exercer une pression" et à "faire du chantage" dans le cadre de sa négociation avec le sidérurgiste Arcelor-Mittal au sujet de l' avenir du site mosellan.
Quant aux raisons de fond, Mme Parisot a estimé qu' en tant qu' expropriation, la nationalisation de cette unité de production d' acier revenait à "ébranler à la va-vite" le principe du droit à la propriété.
La dirigeante du MEDEF a, par ailleurs, déclaré que ce n' était pas à l'Etat de dicter sa stratégie "à chaque entreprise de France". "Seul l'entrepreneur peut savoir ce qui est rentable ou pas", a-t-elle dit, s' insurgeant contre toute ingérence des pouvoirs publics.
"Il faut raison garder," a poursuivi la présidente de l' organisation patronale fran?aise. "Je ne doute pas que le président de la République (Fran?ois Hollande) soit beaucoup plus raisonnable que le ministre Montebourg," a-t-elle renchéri.
Le ministre fran?ais du Redressement productif, Arnaud Montebourg est à l' origine de la polémique entourant la décision d' Arcelor-Mittal de se débarrasser des hauts-fourneaux de Florange, soit par leur fermeture soit par leur cession à un repreneur.
Le gouvernement a d' ailleurs, aux termes d' un accord conclu il y a deux mois avec le groupe à capitaux indiens, jusqu' au vendredi 1er décembre pour trouver un éventuel candidat au rachat du site.
Des divergences sont apparues au sujet des activités cédées par l' industriel, l' Etat réclamant la mise en vente de l' intégralité du site, et non seulement, comme le voudrait Arcelor-Mittal, de la filière "liquide", chargée de la production d' acier brut, à savoir les hauts-fourneaux.
M. Montebourg a affirmé hier devant l'Assemblée nationale (chambre basse du Parlement fran?ais) qu' "un repreneur, un aciériste "était intéressé par l'ensemble du site de Florange et se disait prêt à y investir "près de 400 millions d'euros".