Le public de la capitale chinoise, qui a développé ces dernières décennies l'habitude d'assister à des concerts du Nouvel An, a récemment pu se délecter d'un gala symphonique présenté par l'Orchestre national de Lyon, un vieil ami fran?ais qui s'est produit pour la première fois dans le pays en 1979.
A travers un répertoire soigneusement choisi, Leonard Slatkin, le directeur musical de l'établissement, a voulu faire découvrir la diversité musicale de la France au public chinois. "La musique, c'est aussi le regard de soi à travers les yeux de l'autre", explique M. Slatkin, qui n'a pas manqué de présenter "Pagodes" de Debussy, une pièce à l'atmosphère orientale écrite au début du XXe siècle.
Cette année marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et la tournée de l'orchestre dans cinq villes chinoises rend hommage à ce moment historique.
"C'est très émouvant de pouvoir retourner en Chine, puisque la ville de Lyon et la Chine possèdent des liens historiques particuliers", déclare Jean-Marc Bador, directeur général de l'orchestre.
Durant cette tournée organisée du 29 décembre au 4 janvier, l'orchestre se produira aussi à Guangzhou, qui vient de célébrer le 25e anniversaire de son jumelage avec Lyon, Shenzen, ville industrielle et berceau de l'entreprise Huawei, Hangzhou, célèbre pour sa pagode Leifeng, et Shanghai, où l'orchestre a joué lors de sa première visite en Chine.
Le public chinois est très familial et jeune et applaudit généreusement chaque concert, précise M. Bador, qui a profité de son séjour pour rendre visite à des artistes chinois tels que Tan Dun et rechercher avec eux de nouvelles opportunités de coopération.
En outre, l'orchestre a décidé d'inviter l'artiste Yu Long pour diriger l'orchestre pendant une semaine en 2015, dans le cadre des échanges bilatéraux célébrant les 50 ans d'amitié entre la France et la Chine.
L'orchestre représente le charme de Lyon, et son image est importante pour les investisseurs chinois potentiels, indique Jacques de Chilly, directeur de l'Agence pour le développement économique de la région lyonnaise (ADERLY).
A travers son industrie de la soie, la ville de Lyon fut très tournée vers la Chine aux XVIe et XVIIe siècles. L'Institut franco-chinois, la seule université implantée par la Chine à l'étranger au début du XXe siècle, a formé près de 500 étudiants chinois, dont certains sont devenus de grandes personnalités dans l'histoire du pays.