Dernière mise à jour à 13h51 le 06/09
Le gouvernement sud-soudanais a accepté le déploiement d'une force de protection régionale forte de 4.000 soldats, récemment mandatée par le Conseil de sécurité et qui viendra s'ajouter aux quelque 12.000 casques bleus servant déjà dans le pays.
L'annonce a été faite dimanche soir dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'une rencontre entre le président sud-soudanais Salva Kiir et une délégation du Conseil de sécurité codirigée par les représentants permanents du Sénégal et des Etats-Unis auprès de l'ONU.
"Pour améliorer la situation sécuritaire, le gouvernement de transition d'unité nationale a donné son consentement au déploiement, dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), de la Force de protection régionale", a annoncé le ministre des affaires gouvernementales du Soudan du Sud, Martin Elia Lomoro, conformément à la résolution 2304 (2016) du Conseil de sécurité.
Début juillet, à l'approche du cinquième anniversaire de l'indépendance du pays, la plus jeune nation du monde a été plongée dans de nouvelles violences en raison d'affrontements entre l'Armée de libération du peuple du Soudan (ALPS), fidèles au président Kiir, et l'Armée de libération du peuple du Soudan - en opposition (ALPS/IO), soutenant l'ancien premier vice-président Riek Machar.
"Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le gouvernement de transition d'unité nationale conviennent de travailler dans un esprit frais de coopération pour faire avancer les intérêts du peuple sud-soudanais, en particulier leurs aspirations à la justice, la liberté et la prospérité. Ils ont convenu que les besoins humanitaires et de sécurité de la population étaient primordiaux", indique le communiqué.
"La MINUSS a un mandat impartial pour protéger les civils, peu importe qui ils sont et où ils sont", a déclaré l'ambassadrice américaine, Samantha Power, co-chef de la délégation du Conseil, notant que des consultations sont en cours pour déterminer les modalités de déploiement de la force de protection régionale. Selon le communiqué, les pays contributeurs de troupes, la MINUSS et le gouvernement de transition ont convenu de continuer à travailler sur les modalités de déploiement, et de construire sur les consultations qui ont eu lieu ces derniers mois.
Le Conseil a, dans sa récente résolution, exprimé sa profonde inquiétude face à la situation sécuritaire et la poursuite des violences dans le pays, ainsi que les conséquences humanitaires désastreuses pour la population.
Selon M. Lomoro, le gouvernement de transition s'est engagé à élaborer un plan de mesures concrètes pour éliminer les obstacles à la capacité de la MINUSS de mettre en ?uvre son mandat. Ce plan est attendu d'ici la fin de septembre 2016, a-t-il dit, expliquant que ces mesures comprendraient un examen des procédures liées au mouvement de la MINUSS et une rationalisation des processus bureaucratiques. La MINUSS s'est par ailleurs engagée à informer le gouvernement sur ses mouvements et tous autres détails.
Le communiqué déclare en outre que le gouvernement de transition a exprimé sa volonté de mettre en ?uvre le chapitre 5 de l'accord sur la résolution du conflit au Soudan du Sud, et qu'il travaillera avec l'Union africaine dans la mise en place du tribunal hybride pour le Soudan du Sud.