Le ministre guinéen de l'Economie et des Finances Dr Kerfalla Yansané a dressé le bilan de son département ce mardi, insistant sur le fait que l'année 2013 a été une "année difficile", à cause de la "faiblesse des recettes et une croissance qui s'est limitée à 2,5 pour cent, alors que le gouvernement tablait sur 4,5 pour cent".
Le ministre de l'économie qui s'exprimait à la télévision nationale a signalé "beaucoup de manque à gagner et le manque d'énergie", des facteurs ayant rendu extrêmement difficile tout dé collage économique.
Parlant de l'inflation, il l'a estimée à 10,3 pour cent. Toutefois Kerfalla Yansané a indiqué que son gouvernement a réussi malgré ses obstacles à "maintenir les grands équilibres macroéconomiques".
Abordant le cas des 1 400 milliards de francs guinéens de déficits soit près de 140 millions d'euros enregistrés durant l'année écoulée, l'argentier du pays a reconnu la baisse des recettes minières et non minières. Cela à cause de "la baisse des cours des métaux sur le marché mondial, comme l'or dont l'once est passée de 1800 dollars à 1000 dollars". La fermeture de certaines sociétés minières, notamment celle de Friguia, depuis avril 2012, a porté aussi un coup aux recettes minières de l'Etat.
A ce jour seules la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) et la Société ashanti Goldfield (SAG), spécialisée dans l'exploitation industrielle de l'or continuent à pourvoir en fonds les caisses de l'Etat guinéen, a révélé le ministre de l'économie.
Dans son bilan, le ministre des Finances a insisté sur le fait que la nouvelle gouvernance a décidé de se départir des mauvaises habitudes qui avait cours comme "la planche à billet au niveau de la Banque centrale. Dorénavant, le gouvernement fonctionne sur le schéma de la "base caisse." Ce qui signifie dé penser en fonction des recettes, mais pas plus.
Il a mis le Forum d'Abu-Dhabi où la Guinée a engrangé 6 milliards de dollars d'investissement sur le compte des acquis de 2013. Ainsi que la conférence du Conseil international des ministres des Affaires étrangères (CMAE), dont le déroulement à Conakry du 9 au 11 décembre a aussi une occasion à la Guinée de faire son retour dans le concert des nations. Là aussi des promesses ont été faites par des partenaires comme la Banque islamique de développement (BID), pour des financements pour des projets de développement.
Kerfalla Yansané n'a pas occulté l'examen de la loi de finances 2014 par le Conseil national de transition (Cnt), qui a provoqué des grincements de dents chez l'opposition, qui a jugé cette décision "inadmissible." Allant jusqu'à parler "d'une interprétation abusive de cet article 157 de la Constitution". Cet article qui stipule que le Conseil national de transition doit poursuivre sa mission jusqu'à la mise en place de la nouvelle assemblée.
Pour le ministre, le gouvernement en tant que principal responsable du fonctionnement de l'appareil de l'Etat, ne pouvait attendre la mise en place de la nouvelle assemblée nationale élue, qui ne se fera que dans un ou deux mois, pour soumettre à son appréciation la loi de finances 2014. Il fallait donc miser sur le Cnt, pour accomplir cette tache, afin d'éviter au pays d'être en portafaux avec les principes et règles en cours en la matière.
Pour conclure, le ministre a souhaité que "2014 soit l'année de la relance de la croissance en Guinée."
Il faut noter que les travaux d'adoption de la loi de finances 2014 vont être cl?turés ce mardi. Les recettes pour l'ann ée 2014 se chiffrent à près de 1,3 milliard d'euros.