Après la publication hier des résultats provisoires du scrutin législatif par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les leaders de l'opposition ont décidé samedi, suite à une concertation restreinte, de formuler des requêtes assorties de preuves palpables sur les cas de fraudes massives, pour saisir la cour suprême de Guinée.
A la sortie de cette réunion de crise tenue en présidence d'une vingtaines de partis politiques de l'oppositions au sièges de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), chef de file de l'opposition, les principaux responsables politiques ont estimé que les élections législatives du 28 septembre ont été émaillées de "fraude et de falsification" des procès verbaux, destinée à faire gagner des sièges indus au parti au pouvoir au sein de la future l'Assemblée nationale.
Pour ce faire, l'opposition a réitéré sa demande d'annulation du scrutin et compte sur les magistrats de la Cour suprême qui ont la lourde tache de trancher entre les différentes réclamations politiques et de rétablir chacun dans son droit.
"Nous avons décidé néanmoins d'adresser nos réclamations appuyé d'élément justificatifs et de preuves, pour éclairer la lanterne de la Cour suprême à propos de la fraude", a déclaré Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG.
Selon lui, si la Cour suprême ne corrige pas toutes les anomalies dénoncées par l'opposition et si elle valide les résultats publiés par la Commission électorale électorale, l'opposition se réserve le droit d'entreprendre des actions de protestation et de revendication.
Par ailleurs, M. Diallo a précisé que l'opposition a décidé de répondre favorablement, à travers leurs représentants, à une invitation du comité de suivis des accords politiques, piloté par le facilitateur international Sa?d Djinnit.
Cette rencontre du comité de suivis avec les représentants des partis politiques de la mouvance présidentielle, de l'opposition et du centre, en présence des ambassadeurs des Etats- Unis, de la France et du représentant résident de l'Union européenne, du Système des Nations Unies en Guinée, vise à adopter une position commune pour préserver la paix et la quiétude dans cette période postélectorale.
A l'issu des élections législatives, le parti au pouvoir a remporté une "légère" majorité des sièges au sein de la future Assemblée nationale avec 53 députés contre 37 pour l'UFDG et 10 pour l'Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré