Le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a déclaré jeudi qu'il va déposer une plainte devant la Cour constitutionnelle pour contester la proclamation du 31 juillet comme la date des élections par son rival de longue date le président Robert Mugabe.
M. Tsvangirai a déclaré lors d'une conférence de presse que M. Mugabe lui avait écrit plus t?t dans la journée disant qu'il allait prononcer le 31 juillet comme la date des élections. M. Tsvangirai a déclaré qu'il n'accepterait pas cette date, jetant de nouvelles incertitudes à un moment sensible.
Les deux rivaux politiques ont été contraints à un gouvernement de partage du pouvoir en 2009, après que la dernière élection présidentielle a été affectée par des conflits d'envergure. Alors que les deux souhaitent que les élections mettent fin au gouvernement d'union tumultueuse de quatre ans, M. Mugabe, qui selon les analystes a plus de confiance pour remporter les élections, a poussé fort pour des élections anticipées.
D'autre part, M. Tsvangirai sollicite plus de temps et plus de réformes avant la tenue des élections - en ao?t au plus t?t.
Dans un autre geste visant à accélérer la procédure, M. Mugabe a annoncé jeudi des amendements aux lois électorales en utilisant ses pouvoirs présidentiels et sans passer par le parlement pour répondre à une décision d'un tribunal plus t?t que les élections doivent se tenir au plus tard le 31 juillet 2013.
Dans un bulletin extraordinaire du gouvernement publié jeudi, M. Mugabe a déclaré qu' en raison de l'urgence de la question, il était inopportun d'attendre l'adoption par le Parlement d'une loi pour y faire face.
La publication des amendements à la loi électorale en utilisant les pouvoirs présidentiels (mesures provisoires), M. Mugabe a déclaré que "compte tenu de la date limite imposée par la Cour constitutionnelle, il est inopportun d'attendre l'adoption par le Parlement d'une loi qui va traiter la question".
M. Tsvangirai, le grand rival de M. Mugabe pour la présidentielle depuis 2002, a déclaré qu'il n'accepterait pas d'élections avant le 31 juillet à moins que les principales réformes mises en ?uvre dans les secteurs de la sécurité et des médias assureront un vote équitable.
Le MDC-T, le parti de M. Tsvangirai, a souligné que les élections ne peuvent pas être justes car les forces de sécurité du pays et les médias d'Etat sont fortement pro-Mugabe.
Le Premier ministre a déclaré mardi aux dirigeants civils lors d'une réunion à Harare que le président ne peut pas prononcer la date sans le consulter car les deux sont les directeurs du gouvernement d'union nationale.
On prévoit que la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) va tenir une réunion ce week-end à Maputo, au Mozambique, pour étudier l'état de préparation du Zimbabwe pour les élections. La SADC est la médiatrice clé dans la formation du gouvernement d'union entre M. Mugabe et M. Tsvangirai en 2009, à la suite des élections contestées de 2008.
La réunion, qui était initialement prévu le 9 juin, a été abandonnée après que M. Mugabe a indiqué qu'il était "trop occupé" pour y participer à cause des problèmes urgents au sein du gouvernement.
M. Mugabe, de 89 ans et le président zimbabwéen, fait campagne pour une réélection afin de prolonger son règne de 33 ans depuis l' indépendance du pays en 1980. Plusieurs sondages d'opinion réalisés au début de cette année indiquent que M. Mugabe a plus de chance pour remporter les élections.