Le président de l'Assemblée nationale du Niger, M. Hama Amadou, a vivement fustigé lundi "l' attitude d'irrésolution" des Etats de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) devant la guerre au Mali, et les appelle à consentir les sacrifices qu'exige la situation, sans attendre l'aide extérieure.
Il a tenu ces propos à l'occasion de l'ouverture officielle de la première session ordinaire du Parlement au titre de l'année 2013, en présence notamment du président de l'Assemblée nationale du Togo, des vice-présidents des Parlements du Ghana et du Sénégal.
Selon Hama Amadou, dans le Nord-Mali, les terroristes acculés dans leurs citadelles montagneuses les ifogha continuent cependant de résister.
"Refusant de reconna?tre leur défaite et donc de déposer les armes, ils ont changé de stratégies pour recourir aux attentats suicides, aux harcèlements des forces officielles dans les villes, aux minages systématiques des parcours militaires et des abords des villes, sans oublier les embuscades mortelles dont 23 valeureux soldats tchadiens viennent d'être les victimes", a-t-il indiqué.
Hama Amadou a salué le Tchad qui n'a pas attendu l'aide de l' ONU pour mobiliser ses soldats et ses moyens propres afin de mener la lutte aux cotés des unités combattantes fran?aises au Nord de Kidal, dans l'extrême-nord du Mali.
Pour lui, les Etats membres de la CDEAO doivent se ressaisir, " car à la vérité, que serait-il advenu du Mali si la France n'était pas intervenue et si le Tchad n'était pas à nos cotés alors même qu'il n'appartient pas à notre espace communautaire ? Qu'en serait- il si comme la France l'a annoncé, ses soldats se retiraient avant l'éradication totale des forces terroristes ?".
Il revient par conséquent à tous les Etats membres de la CEDEAO, et en particulier pour ceux du Sahel, "de mieux concrétiser leur solidarité en vers ce pays, et de consentir donc les sacrifices qu' exige la situation, sans rester plus longtemps dans l'immobilisme,au motif que l'ONU n'a pas encore débloqué les fonds pour eux", a affirmé Hama Amadou.
"Cette attitude d'irrésolution, du reste largement partagée dans toute la sous-région, se justifiait à nos yeux à travers deux termes de l'alternative suivante : ou bien la plupart des pays de notre espace géographique ne disposent pas de véritables armées, ou bien manquent dramatiquement de volonté pour secourir le Mali et sécuriser notre espace communautaire dans l'intérêt de tous les peuples y vivant", a-t-il fait remarquer.
"La solidarité entre nos Etats en cas d'agression extérieur doit être effective. Nous ne pouvons pas accepter de continuer à confier l'existence, la survie et la sécurité de nos pays à l'aide internationale. Autrement, l'indépendance, la souveraineté, et la maitrise du destin des nations africaines par des Africains, nos drapeaux mêmes, ne sont que factices et dignes de l'esprit de carnaval. Il n'y a pas d'indépendance véritable, quand on est incapable de défendre celle-ci les armes à la main ?, devait réaffirmer Hama Amadou.