Le président burkinabé Blaise Compaoré a re?u en audience, mercredi dans la soirée à Ouagadougou, le ministre délégué au Développement auprès du ministre fran?ais des Affaires étrangères, Pascal Canfin, et la commissaire européenne chargée de la Coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Kristalina Georgieva, selon un communiqué de la présidence rendu public jeudi.
Expliquant que la France a d? intervenir dans l'urgence pour contrer les djihaddistes en route pour Bamako, M. Canfin a salué l'engagement des troupes burkinabé qui se sont déployées dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA).
Soulignant que l'action fran?aise s'intègre dans un enjeu plus large qui est l'action européenne, le ministre fran?ais a indiqué que les sujets humanitaires et de développement seront au devant des choses quant la question militaire aura été résolue. C'est en cela que M. Cantin a justifié l'importance de la présence à ses c?tés de la commissaire européenne chargée de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la gestion des crises.
Sur la pertinence du dialogue politique initié par le président Compaoré sous l'égide de la CEDEAO, M. Canfin a fait remarquer que la médiation de l'institution ouest-africaine prendra "des formes nouvelles" dans la mesure où la situation sur le terrain a changé.
Pour assurer la stabilité dans la durée au pays de Modibo Ké?ta, le ministre Cantin a rappelé qu'il faut d'abord gagner l'intervention militaire en cours au Mali. "Gagner la paix, c'est aller au-delà de l'intervention militaire", a rappelé Cantin, précisant qu'il faut nécessairement avoir des interlocuteurs autour d'une table de discussion et engager de nouveau une négociation politique.
La commissaire européenne, chargée de la Coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Kristalina Georgieva, quant à elle, a exprimé sa gratitude au Burkina pour avoir gardé ses frontières ouvertes et pour avoir accueilli des réfugiés maliens.
Selon les statistiques, on estime à plus de 10.000 personnes, les réfugiés maliens arrivés au Burkina depuis le déclenchement de la guerre. Evoquant la possibilité de combats interethniques et d'exactions en représailles signalés par des rapports des humanitaires, Mme Georgieva a prévenu qu'il faut se préparer à un afflux beaucoup plus massif de réfugiés