"Les citoyens sont confrontés à une restriction illégale de leurs droits et libertés fondamentales", a affirmé mercredi Luis Vaz Martins, président de la Ligue des Droits de l'Homme de la Guinée-Bissau (LGDH), lors d'une conférence de presse.
Selon lui, "parmi les autres libertés remises en cause figurent, la liberté de manifestation, de réunion, tout autant que la liberté de presse et d'expression".
"Dans ce contexte, le silence a fini par constituer le refuge des principaux acteurs politiques et sociaux en vue de sauvegarder leur vie et leur intégrité physique", a-t-il poursuivi.
Toutefois, a-t-il souligné, même en optant pour le silence, plusieurs leaders politiques aux voix discordantes, notamment Yancuba Diola Ndiaye, Silvestre Alves, ont fait l'objet de violation de leurs droits les plus légitimes.
Le coup d'Etat militaire du 12 avril, a-t-il estimé, a remis en cause tous les acquis des dernières années en termes de consolidation de l'Etat de droit démocratique en Guinée-Bissau.
"L'on assiste progressivement à une recrudescence de la violence, à une augmentation considérable de la pauvreté extrême, de l'inégalité sociale entre hommes et femmes, tout comme du crime organisé", a-t-il déploré.
Pour la LGDH, la Guinée-Bissau réclame une vraie réconciliation nationale fondée sur les valeurs de justice, du dialogue inclusif et sur le respect des droits humains.
"La Guinée-Bissau vit une situation de violence généralisée, de sentiments de haine irréductible et de vengeance", a-t-il ajouté.
Dans son rapport sur la Guinée-Bissau présenté mardi au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Ban Ki Moon a affirmé que "les événements du 21 Octobre dernier en Guinée-Bissau ont servi d'alibi afin d'augmenter le nombre d'exécutions sommaires, d'arrestations arbitraires et de torturer les opposants.
Tous ceux qui font partie de l'ethnie felupe et qui sont mis en cause dans l'attaque de la caserne des para-commandos ont fait l'objet de torture. Certains d'ailleurs ont été purement et simplement assassinés".
Le rapport fait état de scènes de violence et du phénomène de domination fondée sur des facteurs ethniques.
Ban Ki-moon se dit "extrêmement préoccupé" par les graves violations des droits humains, les actes d'intimidation perpétrés par les militaires" lors des derniers mois.
Ban Ki Moon a enfin manifesté toute sa crainte par rapport au "droit à la vie, à la sécurité personnelle et à l'intégrité physique, tout comme à la liberté de réunion, d'opinion, et d'information qui continue d'être violé".