L'intérêt suprême de la Tunisie exige actuellement un gouvernement réduit et formé de compétences notamment au niveau des départements liés au développement et aux dossiers socio-économiques, a indiqué le chef d'Etat tunisien Mohamed Moncef Marzouki dans un discours télévisé diffusé vendredi soir.
S'adressant au peuple tunisien suites aux derniers événements dans la région de Siliana (Nord-ouest), M. Marzouki a estimé qu'" il s'avère urgent de lancer une commission d'investigation pour identifier les responsabilités derrières les derniers incidents de Siliana.
Le président tunisien n'a pas caché ses craintes quant au caractère répétitif de ces incidents dans plusieurs régions de la Tunisie. "Cela risque de menacer l'avenir du pays, l'avenir du peuple et de la révolution".
Le chef d'Etat tunisien a exprimé son soutien aux revendications "légitimes" des habitants de Siliana et sa préoccupation quant à la situation difficile qu'ils sont en train de vivre.
Les derniers incidents dans la région de Siliana "sont regrettables", a-t-il ajouté tout en formulant son espoir de voir les blessés des deux c?tés (manifestants et agents de sécurité) se rétablir dans les plus brefs délais.
Dans le but de mettre en place un Etat stable pour les cinq prochaines années, le président Marzouki a appelé la Constituante à accélérer le rythme de la finalisation de la Constitution et des préparatifs aux prochaines élections et donner la parole au peuple avant l'été prochain.
En tant que partenaire au pouvoir en Tunisie, M. Marzouki a confirmé sa responsabilité aux c?tés du gouvernement derrière ce qui se passe en Tunisie et l'incapacité de répondre aux revendications des citoyens.
Selon le président Marzouki, "le vif du sujet se manifeste sur deux niveaux à savoir les attentes des citoyens et leurs revendication d'un c?té, et le rendement du gouvernement et sa capacité à satisfaire ces attentes".
Actuellement, a insisté M. Marzouki, "les défis majeurs et profonds à relever sont la lutte contre le ch?mage, l'impulsion du développement régional, le rétablissement de la justice, l' amélioration de la situation de la catégorie ouvrière, le renforcement des droits socio-économiques de la femme". Le rendement du gouvernement n'a pas réussi à être "à la hauteur des principales aspirations des Tunisiens", pour reprendre les expressions du chef d'Etat tunisien.
La défaillance, a expliqué M. Marzouki, se manifeste essentiellement au niveau du retard dans la poursuite des corrompus qui se trouvent actuellement en liberté, en plus des projets de développement prévus dans les régions et qui n'ont pas encore été démarrés.
Le président tunisien a estimé que la lutte contre le ch?mage dans les régions n'est pas la seule responsabilité du gouvernement. Toutefois, M. Marzouki a appelé le gouvernement à s'engager plus rapidement dans des réformes profondes à tous les niveaux mais essentiellement à poursuivre les symboles de l'ancien régime.