Un scientifique militaire chinois de haut niveau vient de mettre fin à des années de secret sur un modèle-clé d'avion de surveillance développé par la Chine, donnant plus de détails sur la recherche et la fabrication nationales d'un système de ? détection et de commandement précoces aéroportés ? (plus connu sous le sigle AEWC).
Wang Xiaomo, agé de 74 ans, considéré comme le ? père ? des AEWC en Chine, a précisé que le pays a développé une série complète avions AEWC avec sa propre technologie, selon un article publié par le Quotidien du Peuple lundi.
? Nous avons toute confiance dans la production d'avions de détection précoce modernes avec des dimensions plus petites, des co?ts moindres, des fonctions multiples et des modèles constamment mis à jour ?, a écrit le journal, citant les propos de M. Wang.
M. Wang, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie, s'est vu décerner ce mois-ci le prix scientifique le plus prestigieux de la Chine pour sa contribution à la construction du réseau national de défense aérienne au cours des trente dernières années.
La Chine a commencé le développement de son premier avion AEWC, le Kongjing-1, dans les années 1960, mais le projet a été suspendu en raison de problèmes comme les échos du sol affectant les performances du radar.
Les recherches ont été reprises au début des années 1990 dans le sillage de la tendance mondiale de transformation des armées à forts effectifs en armées bardées de technologie, capables de mener des opérations conjointes de la guerre moderne. La reprise des recherches sur ces technologies de premier plan a été approuvée par le Gouvernement, a dit M.Wang.
Après la Guerre du Golfe en 1991, la Chine a commencé à chercher à coopérer avec d'autres pays pour élaborer la technologie de base de la fabrication des avions AEWC. M. Wang a alors été nommé ingénieur en chef pour la Chine.
Toutefois, les partenaires ont soudainement cessé de coopérer après l'intervention des états-Unis, se souvient M. Wang, ajoutant que ce fut une période très difficile pour les chercheurs chinois.
Peu de temps après, M. Wang, avec des dizaines d'autres scientifiques de l'armée, a alors envoyé une lettre au Gouvernement Central, demandant un redémarrage par eux-mêmes.
? La fin de la coopération a certes retardé l'utilisation par la Chine des avions de détection précoce, mais elle a aussi accéléré nos recherches et notre développement indépendants ?, a dit ce scientifique primé au Quotidien du Peuple.
Un dur labeur allait suivre pour M. Wang et son équipe. En plus d'obstacles technologiques compliqués, comme les problèmes de compatibilité électromagnétique, les chercheurs ont d? supporter des températures élevées dans le Désert de Gobi et un environnement bruyant dans l'avion.
? La fabrication de l'avion AEWC a été un exploit d'ingénierie, énorme et complexe ; La moindre petite erreur aurait pu conduire à un échec, et sans les efforts conjoints déployés par des milliers de chercheurs, nous n'aurions pas pu y arriver ?, a dit M. Wang.
L'avion AEWC chinois fait sa première apparition publique en 2009, lorsque le Shaanxi Kongjing-2000, un avion à long rayon d'action, et deux autres avions plus petits les Kongjing-200, ont été présentés lors du défilé militaire célébrant le 60e anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine.
Le Shaanxi Kongjing-2000 est la première génération de systèmes militaires AEWC développés par la Chine avec sa propre technologie. L'avion a d'abord été déployé vers 2004, après des décennies d'embargo commercial imposé par les pays occidentaux et des tentatives infructueuses pour obtenir un équivalent fabriqué en Russie.
Capable de traiter des informations complètes et d'assurer une détection sur une longue portée grace à sa technologie radar avancée, le Shaanxi Kongjing-2000 peut suivre des dizaines de cibles aériennes et de guider les chasseurs de l'armée de l'air pour intercepter les avions ennemis au-delà de leur propre zone de détection.