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Festival du livre de Paris : une mise en valeur de la littérature chinoise contemporaine
Le Festival du livre de Paris s'est déroulé cette année du 12 au 14 avril, mettant en valeur des maisons d'édition et des auteurs fran?ais et étrangers. A cette occasion, 1.150 titres de livres chinois dont plus de 40% en langue fran?aise sont présentés aux visiteurs.
Pour Li Chunsheng, chef de la délégation chinoise au festival, la participation à cette édition a permis de renforcer les échanges culturels entre la Chine et la France à l'occasion du 60e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques.
(Xinhua/Gao Jing)
PANORAMA D'OUVRAGES CHINOIS
Les exposants chinois disposaient de trois stands. L'un était consacré aux livres usuels, portant sur la pharmacopée chinoise, la peinture, la calligraphie, l'écriture, l'acupuncture ou encore des pratiques médicales et paramédicales, et à des ouvrages dédiés à l'apprentissage de la langue chinoise pour les francophones. On y trouvait aussi les livres de l'auteur Jin Yong, dont la saga de cape et d'épée "Tian Long Ba Bu". Un autre stand rassemblait des ouvrages destinés à la jeunesse, notamment des bandes dessinées comme "La balade de Yaya" de Golo Zhao ou "Entre chien et loup" de Zuo Ma.
Plusieurs adolescents et jeunes adultes sont venus sur ce stand durant le week-end, comme Laurine, 21 ans, qui a indiqué être "très intéressée par les BD de Zuo Ma", qu'elle a découvert à travers le roman graphique "Bus de nuit". "Au départ, j'aimais beaucoup les mangas japonais et le roman fantastique, je suis tombée par hasard sur cette BD et j'ai été agréablement surprise par son univers poétique et enchanteur", a expliqué la jeune femme.
Le dernier stand comportait un nombre important d'ouvrages politiques, scientifiques et historiques. Christiane et Jean, un couple de retraités venus au salon le vendredi après-midi depuis le département de l'Oise, sont passés au stand chinois et ont acheté "Le choix de la démocratie : pourquoi la Chine suit-elle sa propre voie" de Qi Shanbing. "Nous sommes venus au Festival du livre car nous avions certains auteurs en tête, aux (éditions) PUF et chez Fayard, dont nous voulions obtenir une dédicace. Mais comme nous sommes assez curieux, et intéressés par la géopolitique et l'actualité, nous avons vu le stand chinois en nous promenant dans le salon et avons voulu découvrir les ouvrages proposés, car on ne les trouve pas partout, ni en grande surface ni dans notre librairie habituelle. Nous sommes contents d'avoir eu cette opportunité offerte par le Festival !"
RENCONTRES AVEC DES AUTEURS CHINOIS
En parallèle, la programmation de la délégation chinoise prévoyait des rencontres avec les auteurs. Au Centre culturel de Chine à Paris, une rencontre a été organisée samedi avec l'autrice Qiao Ye. Son dernier roman "Baoshui" a remporté en 2023 le prix Mao Dun qui est l'un des plus importants prix littéraires de Chine. Le livre narre l'histoire de la transition d'un village typique de Chine vers un nouveau modèle de développement articulé autour du tourisme et de la culture. Son récit porte sur la vie rurale chinoise, que l'autrice a explorée durant huit ans pour se documenter en observant ses multiples bouleversements, tant sociaux qu'économiques.
Native d'un village rural du Henan, Qiao Ye explique s'être penchée sur le sujet de la terre natale il y a un peu plus de dix ans. Elle effectue un rapprochement entre son village de naissance et ses racines spirituelles. Traduits en plusieurs langues étrangères, ses romans offrent au public une occasion de mieux conna?tre la Chine dans sa profondeur et ses évolutions récentes.
Plusieurs auteurs chinois se sont relayés sur le stand de la délégation chinoise au Grand Palais éphémère, ainsi que des auteurs fran?ais invités à échanger entre eux et avec le public.
Shi Yifeng, accompagné par la traductrice fran?aise Marion Darbois, est intervenu lors d'une table ronde consacrée à la littérature à l'ère du cyberespace. Ils ont discuté des problèmes communs rencontrés par les adolescents chinois et fran?ais, qui sont baignés par le développement rapide de la technologie, ses forces, mais aussi ses faiblesses et risques inhérents.
Dimanche matin, l'écrivaine chinoise Ye Mi et la traductrice fran?aise Rebecca Peyrelon ont échangé lors d'une table ronde sur la force des femmes dans la littérature féministe, en s'appuyant sur le roman de Ye Mi "Ne deviens jamais vieille". Son livre traite de la relation amoureuse de l'héro?ne, à l'esprit libre et indépendant, dans le contexte du mouvement de réforme et d'ouverture de la Chine.