Plusieurs syndicats de policiers ont réclamé mardi à l'homme politique de droite, Claude Guéant, le remboursement des primes mensuelles de 10.000 euros qu'il a touchées en liquide entre 2002 et 2004, alors qu'il était le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy, selon un rapport publié la veille.
"FO Centrale demande à M. Guéant de rendre ces importantes sommes d'argent pour qu'elles soient redistribuées équitablement à tous les agents du ministère qui subissent depuis 2010 une baisse de leur pouvoir d'achat avec le gel du point d'indice", peut-t-on lire dans le communiqué de la principale organisation syndicale du ministère de l'Intérieur.
S'il s'avère que ce proche de l'ex-président Sarkozy (2007- 2012) a bel et bien per?u ces coquettes sommes d'argent prélevées sur les frais d'enquête de la police pour en disposer à titre personnel, il aurait agi "en toute illégalité", s'indigne FO Centrale.
"à la base, les frais de mission et de surveillance doivent servir aux policiers pour être réactifs dans le traitement des enquêtes. Cet argent aurait d? aller évidemment aux collègues qui sont sur le terrain et qui en ont besoin," a expliqué sur la radio France Info la représentante du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), Chantal Pons-Messouaki.
"Si l'enquête révèle que M. Claude Guéant a effectivement per?u de telles sommes, (il faut) que tous ceux qui auraient pu en bénéficier remboursent", a-t-elle poursuivi.
"Si les faits sont avérés, on ne peut que s'interroger et être effectivement très dubitatifs sur l'exemplarité de nos hautes personnalités", a estimé la syndicaliste, membre des forces de police fran?aise. Ces inquiétudes sont également partagées par une partie de la classe politique hexagonale.
"C'est une faute grave contre l'exemplarité", a déclaré le président du mouvement centriste Modem (Mouvement démocrate), Fran?ois Bayrou, qui a rappelé que le ministère de l'Intérieur est "un des ministères où l'on doit défendre le plus la loi, l'Etat de droit".
Le sénateur de droite, Jean-Pierre Raffarin, a décrit cette information impliquant un membre de son parti, Union pour un mouvement populaire (UMP), comme étant "quelque chose de préoccupant".
Selon une enquête de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et de l'inspection générale de l'administration ( IGA), M. Guéant aurait touché au total 240.000 euros de primes en liquide, prélevées ind?ment sur les frais d'enquête de la police.